mardi 18 octobre 2016

Les belles vies, de Benoit Minville

Editeur : Sarbacane
Année : 2016
Pagination : 231 p.
Public visé : Adolescents, à partir de 15 ans

Résumé :
Turbulents, pas vraiment délinquants, ils cumulent les bêtises plus ou moins graves, les rires et les bleus. Vasco est en CFA BTP, Djib passe en première S. Leur dernière rixe est pourtant celle de trop…
Afin de leur mettre du plomb dans la tête, leurs parents décident d’employer les grands moyens : ils envoient les deux ados dans la Nièvre, le temps d’un été chez un ami du père de Vasco, entrepreneur local qui propose ses services comme famille d’accueil pour la DDASS.
C’est dans cette campagne éloignée de tout, France profonde dont on parle peu, qu’ils vont rencontrer et se confronter à une autre forme de jeunesse : celle des enfants élevés par celle que tous surnomment « Tata », une femme qui accueille des enfants placés et donne sa vie aux autres.

Ce que j’en pense :
Benoit Minville est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps ! Après un « Je suis sa fille » au message fort, mais qui manquait un peu de corps, après « Les Géants », avec un personnage de père tellement touchant et une vraie histoire de famille, après une incursion en policier adulte avec « Rural noir », il livre à mes yeux son meilleur roman. Des problèmes sans solution tout faite, des errances sans leçon de morale...la vie, tout simplement.

Nous revoilà dans la Nièvre (comme dans Rural noir) – et on s’y croirait, gageons que l’auteur y a passé quelques étés – dans les basques de Vasco et Djib, deux jeunes banlieusards « à problème ». Et si vous sentez venir la caricature à plein nez, vous serez déçus ! Car ces personnages sont si vrais que l’on voudrait ne plus jamais les quitter. Tous ces jeunes, et leurs fêlures plus ou moins bien cachées, et la tendresse de Tata et Tonton comme un baume… Enrobés dans l’humour tendre de leur auteur, qui les rend irrésistible.
J’ai adoré le personnage torturé de Dylan, qui avance d’un pas pour reculer de deux, en lutte perpétuelle, pour qui rien n’est gagné, même lorsque le roman se referme. J’ai aimé que l’auteur ne cherche pas le happy end absolu, même si du côté de Vasco et Djib, le revirement est peut-être un peu rapide. 

Ce roman, c’est l’histoire d’un été : des baignades, des balades en vélo, des bagarres, des amours… Pourtant à aucun moment je n’ai eu l’impression de lire quelque chose de banal. J’étais « dedans », et une boule au ventre m’est remontée jusque dans la gorge, au moment de les quitter… Peut-être que l’auteur leur offrira une suite ?
En attendant, on guette le prochain roman – oui, déjà, les lecteurs sont d’éternels impatients – et l’adaptation à l’écran des « Géants » !
Un grand merci à Théophile et aux éditions Sarbacane pour cette lecture.

Les + : les personnages, les personnages, et encore les personnages
Les - : r.a.s
Appréciation : 4,5/5

Stellabloggeuse
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« Pendant qu’il console sa sœur, blottie contre lui, Dylan s’échappe dans la vision de son reflet en espérant y trouver un remède – et pourquoi pas, de l’aide. Voir s’il peut y lire la confiance que les autres mettent en lui.
Mais non, il ne reçoit que cette lueur qui lui rappelle deux phares peinant à éclairer une route plongée dans l’obscurité, à l’infini.

Alors il ferme les yeux. »

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