samedi 24 octobre 2015

Colomb de la lune, de René Barjavel : entre délire SF et métaphore amoureuse

[Denoël, 1962]

Si vous suivez un peu ce blog ou que vous me connaissez un tout petit peu, vous connaissez sans doute mon amour pour René Barjavel, ses idées folles et son ton de conteur. « La Nuit des temps » reste mon livre préféré, et j’ai adoré son autobiographie « La charrette bleue ». J’ai également apprécié « L’enchanteur », ou « Lettre ouverte aux vivants ». En général, j’essaie d’en lire un par an, pour avancer dans sa bibliographie sans me trouver trop rapidement démunie ! Cet automne, ce fut donc le tour de « Colomb de la lune »…

Résumé

Pour la première fois, un homme a une réelle chance de poser le pied sur la Lune. Le lunaire Colomb s’apprête en effet à embarquer dans une fusée tout en légèreté ou en ingéniosité. Il laisse derrière lui sa femme, qui vivra une aventure peut-être encore plus intense que la sienne…

Délire futuriste et histoire d’amour

Il est très difficile pour moi de parler de cet Ovni qu’est « Colomb de la lune » ! C’est clairement le Barjavel le plus barré que j’ai pu lire jusqu’à présent, un délire futuriste que j’ai parfois eu du mal à suivre. Mais soulignons une fois de plus le visionnaire Barjavel, qui en 1962 mettait déjà l’homme sur la Lune !

Pour le reste, pas de Barjavel sans histoire d’amour passionnelle, évidemment. Il est aussi beaucoup question des enfants, car il est question d’avenir. Dans l’ensemble, cette histoire-là m’aura moins touchée que d’autres romans de l’auteur. Mais même si j’ai parfois eu du mal à suivre Barjavel dans la folie de cette aventure lunaire, j’ai apprécié la métaphore, et la manière dont les différents pan de l’histoire se retrouvent liés à la fin du roman et prennent tout leur sens.

Les personnages

Colomb est un personnage lunaire, qui cherche à poursuivre son rêve au sens propre du terme. Rien ne semble le retenir sur Terre, pas même son mariage. Il aspire à une autre forme de plénitude. Sa femme, Marthe, est charnelle et bouillonnante. Quant à Suzanne, la sœur de Colomb, je n’ai pas adhéré à son personnage d’artiste, un peu trop cliché.

L’écriture

Quant au style, je n’ai pas retrouvé ce ton de conteur bien particulier de Barjavel, que l’on a dans « L’enchanteur » ou dans « La charrette bleue ». Ici il se fait plus dur, plus féroce avec ces personnages dont il expose les travers sans prendre de gants. Je le préfère plus doux, même si ce ton se justifie par l’histoire qu’il raconte.

En quelques mots…

Ainsi, pour l’instant je dirais que c’est le titre de René Barjavel que j’ai le moins apprécié, sur neuf lus. J’ai eu un peu de mal à le suivre dans la folie de ce voyage dans l’espace et de cette histoire d’amour qu’il nous raconte. J’ai néanmoins apprécié la métaphore qui sous-tend le roman, et la manière dont il trouve un sens en le refermant. Vivement l’an prochain pour en découvrir un nouveau !

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« La surface de la Lune ressemble à une croûte de pain mal levé, trop cuit. Granuleuse, brunâtre. Depuis des milliards d’années, il pleut sur la Lune des météorites de toutes tailles, billes, grains de poivre, grains de poussière, et encore plus petits, des mondes d’infimes microscopiques. Il n’y a pas d’atmosphère pour les freiner et les brûler. Petites et grosses, les météorites percutent la Lune du plein fouet de leur vitesse cosmique. La chaleur du choc les fait fondre en partie, couler, se coller à celles qui sont déjà là agglomérées, collées. Les plus grosses s’enfoncent, parfois explosent, creusent un cratère, jettent au loin en cercle les débris. Et sur les débris aigus de l’explosion, la poussière du ciel de nouveau déjà tombe, colmate, arrondit les angles, comble le fond des trous. La Lune est un monstre de poussière. »


« Nous pouvons en déclencher l’explosion par radio. C’est une toute petite bombe, mais suffisante. Juste de quoi lui briser le coeur. »
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Ce roman fait partie du challenge :


New Pal 2015 : 13/75

4 commentaires:

  1. Je ne connais pas du tout ce livre de Barjavel. En revanche je garde un très bon souvenir de Ravage. Je te le conseille si tu ne l'as pas lu.

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    1. Je ne l'ai pas chroniqué car cela date, mais"Ravage" fait partie des titres que j'ai lus. J'avais aimé, même si c'était un peu compliqué (je pense que j'avais une quinzaine d'années quand je l'ai lu). J'étais surtout admirative de ce qu'il était capable d'anticiper en 1943!

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  2. voilà bien longtemps que je n'ai pas lu du Barjavel, tu me donnes envie de me replonger dans sa plume !

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    1. Celui-là m'a quand même laissée assez perplexe, il est parti loin, le bonhomme! Si tu ne l'as pas lu, je te conseille vivement le récit de son enfance "La charette bleue", qui est vraiment superbe :)

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