samedi 17 janvier 2015

Hope, de Xavier Deutsch : la quête de l’âme sœur dans l’Amérique des années 50

[Mijade, 2014]

Me revoilà avec une nouvelle découverte, un roman assez surprenant, j’ai nommé « Hope » de Xavier Deutsch, un auteur belge que je ne connaissais pas jusqu’ici.

Résumé

Sheridan, Wyoming, en 1952. Comme tous les matins, le jeune Joseph Petersen fait sa tournée, il livre les journaux. Arrivé chez le garagiste monsieur Carlson, celui-ci dévoile une nouvelle page de son calendrier de pin-up. En découvrant la fille de septembre, Joseph a un coup au cœur, il a la sensation qu’elle lui est destinée et qu’elle l’attend… Il décide de l’appeler Hope et de la ramener à lui.

Un cheminement intérieur

C’est un roman assez contemplatif que nous propose l’auteur. En effet, il ne se passe pas grand-chose, l’essentiel du roman tourne autour du cheminement intérieur de Joseph. Cela commence par l’acceptation des sentiments qui naissent en lui, puis la décision de retrouver cette jeune fille. Viennent ensuite la mise en place d’un plan, et son exécution. Cette quête évoque le rêve américain avec un grand R, cette Amérique où tout est possible. Pour ma part, j’ai trouvé que cela manquait de crédibilité.

L’Amérique des années 50

Cependant, j’ai aimé le contrepoint fait à cette histoire un brin angélique. En effet, nous baignons dans l’Amérique des années 50, alors que les Etats-Unis s’apprêtent à voter massivement pour Eisenhower. Les Indiens sont regardés de travers et suspectés de tous les maux, les communistes sont traqués, et une personne du Wisconsin est déjà regardée comme une étrangère.

Les personnages

Joseph est un personnage doté de nombreuses qualités. C’est un jeune homme droit, qui tient sa parole. Il est écouté et respecté par les adultes qui l’entourent (peut-être un peu trop, je n’y ai pas vraiment cru). Il est innocent, pur, on le devine par exemple à sa manière de réfléchir sur les communistes. Il est entouré de toute une galerie de personnages qui croient en lui et que j’ai plutôt apprécié.

L’écriture

Quant à la plume, je l’ai beaucoup aimée, même si j’ai parfois buté à la lecture. C’est un style assez exigeant, les phrases sont parfois longues et/ou complexes. Mais certains passages sont vraiment très beaux, et une fois entrés dans l’histoire, tout est plus fluide. En revanche, je ne pense pas que ce roman soit accessible  avant 15 ans, et il me semble qu’il parlera finalement davantage aux adultes.

En quelques mots…

Ainsi, ce roman nous propose une part du Rêve américain, de partir en quête d’une âme sœur, un chemin qui est avant tout intérieur. Le tout avec une certaine dose d’angélisme parfois peu crédible, mais dans le cadre des Etats-Unis des années 50 qui n’ont rien de tendre. J’ai apprécié l’écriture, mais dans l’ensemble ce roman me semble davantage s’adresser à des adultes.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Il avait dans le torse une chaleur, cette impression que l’on éprouve quand on est jeune et que l’on avale une gorgée de whisky dans le verre de son père. Il accéléra. Le ciel, devant lui, était limpide et bleu. Le soleil se rapprochait de la cime des montagnes, les forêts s’étalaient, d’un vert puissant. L’univers semblait s’être agrandi. Pour un peu, on aurait pu en entendre les craquements. »


« Il filait, il se fabriquait du vent à lui-même. Comme s’il cherchait, sans y penser, à se nettoyer de quelque chose. Mais de quoi ? Son cœur était lourd de brouillard et d’eaux. Des étincelles d’écume lui jaillissaient des yeux et, pareil aux animaux, il obéissait à l’impulsion de la survie en allant vers ce qui lui était sûr, vers ce qui lui était bon. Vers le refuge, la guérison, la propreté. »

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