vendredi 3 octobre 2014

Les sentinelles du futur, de Carina Rozenfeld : l’alliance du présent et du futur

[Syros, 2013]

J’ai découvert Carina Rozenfeld avec son dyptique « Phaenix » paru dans la collection R, qui avait su me séduire par son style envoûtant et sa dimension musicale. Aussi, j’avais hâte de commencer la lecture de ce roman de science-fiction dédié à la jeunesse !

Résumé

Au 24e siècle, Elon étudie au sein de l’Académie qui forme les élites de demain. Il vit dans un monde en ruines, dévasté par les conséquences du réchauffement climatique. Un monde qui n’a pas vu le soleil depuis bien longtemps. Pourtant, grâce aux Sentinelles du futur, il sait que, trois siècles plus tard, la Terre sera de nouveau un éden de végétation luxuriante. Reste à trouver la solution qui rendra l’espoir à la Terre, alors que l’avenir est lui aussi menacé par une mystérieuse attaque aérienne.

Un roman bien mené, un univers convaincant

Avec ce roman de science-fiction, l’auteure s’approprie donc la thématique du voyage dans le temps, mainte fois vue et revue. Dans l’ensemble, j’ai trouvé cela plutôt réussi, l’histoire est bien menée. L’univers développé m’a intéressée, autant en ce qui concerne la Terre du 24e siècle que celle du 27e siècle. J’ai particulièrement apprécié la civilisation extra-terrestre imaginée par l’auteure, je ne vous en dis pas plus, je vous laisse la découvrir.

Un manque de profondeur

En revanche, je regrette que les choses aillent un peu vite. L’action est menée tambour battant, les solutions aux divers problèmes qui se posent sont trouvées très (trop ?) rapidement, et il n’y a pas vraiment de suspense quant au dénouement que l’on voit aisément venir. De même en ce qui concerne la romance, j’ai trouvé que tout allait trop vite et que cela manquait de profondeur et d’émotion. Ainsi, c’est un bon roman, mais qui manque d’épaisseur.

Les personnages

Elon est un personnage un peu spécial, doté d’un pouvoir. Il en use avec intelligence et il a suffisamment de courage pour ne pas obéir aux ordres lorsque ceux-ci contredisent ce qu’il croit juste. Je l’ai donc apprécié. Nuts reste plus mystérieuse, on ne passe pas beaucoup de temps en sa compagnie, elle m’a en tout cas impressionnée par sa compassion et son empathie. Autour d’eux gravitent des personnages secondaires sympathiques, mais dont la personnalité n’est qu’effleurée.

L’écriture

En ce qui concerne le style, il est fluide et agréable, c’est un roman qui se lit tout seul. La plume est un peu moins riche que dans « Phaenix », plus adaptée à un public de collégiens, sans être pauvre pour autant. Les descriptions sont suffisantes pour donner vie à cet univers futuriste.

En quelques mots…

Ainsi, Carina Rozenfeld nous propose un bon roman de science-fiction dont la narration est bien menée, cohérente. L’univers est intéressant et de bonnes idées ont été trouvées. Néanmoins, j’ai trouvé l’ensemble un peu « facile » et trop prévisible, j’aurais apprécié davantage d’épaisseur. Mais j’ai tout de même passé un bon moment et ce bémol en fait un roman accessible aux plus jeunes, dès 13 ans, voire un peu moins pour les bons lecteurs.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« Même avec les lunettes aux verres fumés sur le nez, Elon dut plisser les yeux sous l’intensité du rayonnement qui s’échappait des parois du boyau, ses contours noyés dans leur propre lumière. Il avançait un pas après l’autre, avec la sensation d’être un escargot errant dans une allée de Central Bubble. Ce qui le guidait, c’était la tâche d’ombre tout au bout du couloir, représentant le point à atteindre. La lumière estompait tous les contours, même les siens. Ses pieds se posaient dans une mare étincelante, légèrement molle sous ses semelles, son corps semblait perdre de sa structure, de sa cohérence. »


« Il scrutait le ciel qui s’éclaircissait doucement, à mesure que le soleil, énorme boule orange pâle, se levait derrière la Skyline qui se découpait en ombre chinoise sur la lumière vive. Le cockpit s’assombrit automatiquement afin de tempérer l’éclat, mais Elon n’y prêta aucune attention. Perché à huit kilomètres d’altitude, étourdi de silence et de solitude, il assistait à son premier lever de soleil.  Le soleil… Jusqu’ici, il ne l’avait vu qu’en images sur l’écran géant de l’amphithéâtre, quand il apparaissait dans un film ou une photo. »

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