samedi 18 janvier 2014

Un jour j’irai chercher mon prince de skate, de Jo Witek


Jo Witek est l’un des auteurs pour adolescents apprécié de tous, elle publie d’une part des polars et d’autre part des histoires de la vie quotidienne. J’ai eu l’occasion de la découvrir ce mois-ci avec « Un jour j’irai chercher mon prince en skate », paru pour la rentrée littéraire 2013.

Résumé

Fred, âgée de quatorze ans, attend désespérément son premier baiser. Plus les mois passent et moins elle croit aux contes de fées, elle qui se définit comme une jeune fille banale et un peu ronde, avec un sale caractère et affublée d’un prénom de garçon. Un temps, elle a tenté de renoncer à cette quête des garçons, mais rien à faire, cette envie de plaire l’occupe perpétuellement. Elle cherche la meilleure voie pour parvenir à ses fins : changer et s’adoucir, ou rester elle-même ?

La quête du premier baiser

Avec humour et tendresse, l’auteure se penche sur la quête du premier baiser, qui peut devenir une véritable épreuve pour les jeunes filles qui manquent de confiance en elles. Elle s’intéresse au basculement, à la désillusion, ce moment où les adolescentes réalisent que les choses ne se passeront pas à la manière des contes de leur enfance. On voit l’importance énorme que prend le regard des autres et particulièrement celui des garçons. Il y a un petit côté féministe, avec l’idée que les jeunes filles n’ont pas forcément à se fondre dans un moule conforme au désir des garçons, pour exister et pour plaire.

L’estime de soi

Fred a une faible estime d’elle-même, elle s’observe sans complaisance et nous énumère ses défauts : elle se trouve trop grosse, trop caractérielle, trop banale, pas assez féminine. L’enjeu pour elle est de comprendre que ses différences, son goût du skateboard et son naturel en particulier, sont en fait des forces qu’elle doit cultiver, et qui font que le garçon qui s’intéressera à elle sera quelqu’un de bien. Elle doit apprendre à s’assumer telle qu’elle est pour être heureuse et attirer des personnes qui lui conviennent.

Les personnages

Fred est une jeune fille attachante. Elle est intelligente, analyse finement ce qui se passe en elle et autour d’elle. Bien sûr, comme toute adolescente qui se respecte, elle est parfois dominée par ses émotions et ses peurs, qui lui font prendre de mauvaises décisions. On se rend rapidement compte que l’on n’a pas envie qu’elle change ! Les autres personnages sont peu développés, mis à part sa marraine Diana, un personnage fantasque et insaisissable.

L’écriture 

Le style de Jo Witek est plaisant, dynamique. Elle manie la légèreté, mais fait également passer des réflexions plus profondes. Malgré un deuil qui a son importance dans l’histoire, l’humour domine. Elle se glisse aisément dans la peau d’une jeune fille et modernise les codes des contes de fées.

En quelques mots

Ainsi, c’est un petit roman plaisant sur la confiance en soi et la quête du premier baiser, avec un personnage attachant. Si j’avais un seul bémol, ce serait un côté un peu excessif par moments, un peu moins crédible (je pense à la mode des célibres au collège, ou à la scène dans la forêt pour ceux qui l’ont lu). Mais je le recommande volontiers aux jeunes filles qui attendent l’amour et ont perdu l’estime d’elles-mêmes.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« C’est écrit dans les contes de fées. La fille attend, elle n’a que ça à faire dans la vie ! Un jour, ton prince viendra et il t’emmènera. Ne bouge pas, baby, et fais-toi jolie ! A cinq ans, ça a l’air vraiment cool comme programme. Hyper magique et enivrant d’attendre un prince dans une robe en tulle. A onze, ça fout vraiment les boules. Surtout quand on est une fille banale, qu’on est un peu ronde et qu’on s’appelle Fred. »

« C’est dingue, quand on y pense ! Mes copines me poussent à montrer mes jambes, ma jambe m’enferme dans un style de bonne sœur. Et tout cela à cause de qui ? Je vous le demande, les filles ? A cause des garçons. Du regard des garçons. Et dire qu’on appelle nos pays des démocraties ! Des espaces de vie qui respectent la liberté des femmes. Tu parles ! Jupe courte, jean troué ou voile : même combat. Celui de l’enfermement des filles dans des fringues pour plaire ou déplaire aux garçons selon les coutumes et traditions. »

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