samedi 7 décembre 2013

A comme aujourd’hui, de David Levithan : vivre l’amour au présent


David Levithan est un nom régulièrement cité, généralement aux côtés de John Green, lorsqu’on évoque la littérature adolescente anglo-saxone. J’ai découvert avec plaisir cet auteur avec son dernier roman en date, intitulé « A comme aujourd’hui ».

Résumé

A se réveille chaque matin dans un corps différent, depuis sa naissance 16 ans auparavant. Il habite indifféremment des corps de garçons et de filles, et ne se sent pas plus proche de l’un que de l’autre. Il a appris à s’adapter à la vie de son hôte le temps d’une journée, à bouleverser le moins possible son existence…jusqu’à ce qu’il occupe le corps de Justin et tombe amoureux de sa petite amie, Rhiannon. Il n’aura alors de cesse que de retrouver cette jeune fille, qui à imposer sa volonté aux corps qu’il occupe. Mais comment vivre l’amour uniquement au présent ?

Une diversité de thèmes adolescents

Le changement de corps quotidien de A sert de prétexte à l’auteur pour aborder une multitude de thèmes pouvant toucher les adolescents. Il se réveille parfois dans un corps obèse, un corps de suicidaire, un corps de drogué, un corps homosexuel, ou tout simplement dans le corps d’une peste ! L’auteur explore ainsi toute une palette de thématiques. La plus centrale reste celle du genre et de l’identité sexuelle, puisque A ne se sent ni garçon ni fille et aime l’un et l’autre indifféremment, ce que les autres ont parfois du mal à comprendre.

L’amour au présent

Mais ce roman est avant tout une histoire d’amour, une histoire à priori impossible puisque A change d’identité chaque jour. Pourtant, il est toujours la même personne et il aimerait que Rihannon en soit consciente… L’auteur évoque ainsi la difficulté d’aimer au présent, sans pouvoir faire de projet, sans pouvoir être certain que l’autre sera là demain. Cette romance est le fil rouge de l’histoire, elle est peut-être même un peu trop présente à mon goût. J’ai eu un peu de mal avec le côté « absolu et immédiat » de l’amour qu’éprouve A. Néanmoins, c’est bien mené et j’ai trouvé la fin très belle.

Les personnages

A est un personnage assez attachant. Il est intelligent et a appris à s’adapter à des situations très diverses. C’est quelqu’un de bien, qui essaie généralement d’agir au mieux pour ses hôtes, même si ses propres préoccupations prennent le dessus à un moment donné. Il est assez touchant en amoureux transi, et sa solitude m’aura serré le cœur plus d’une fois. Quant à Rihannon, on ne peut que l’apprécier, puisqu’on la voit à travers ses yeux.

L’écriture 

Le style de David Levithan est agréable, la lecture de ce roman a été plaisante. C’est une écriture accessible pour les adolescents, sans être pauvre pour autant. Un auteur à suivre, assurément.

En quelques mots…

J’ai beaucoup aimé ce roman pour adolescent qui aborde des thématiques très diverses grâce au phénomène du changement de corps. L’histoire est très bien menée et cette romance « impossible » est touchante, bien qu’un peu trop présente à mon goût. Je recommande volontiers ce roman, à partir de 13 ans.

Note : 4,5/5

Stellabloggeuse

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« Que se passe-t-il au moment précis où l’on tombe amoureux ? Comment un laps de temps aussi court peut-il contenir quelque chose d’aussi immense ? Soudain, je comprends pourquoi les gens ont parfois une impression de déjà-vu, pourquoi certains croient à des vies antérieures : l’écho de ce que j’éprouve résonne bien au-delà des quelques années que j’ai vécues sur cette Terre. Le moment où l’on tombe amoureux semble puiser sa source des siècles, des générations en arrière – dans un passé qui s’aligne pour donner naissance à cette intersection précise, étonnante. »

« Ce sont les détails qui servent de prétexte aux complications et aux querelles – ces détails qui empêchent tous ces gens de se rendre compte que, quel que soient leur religion, leur sexe, leur race ou leur origine géographique, ils sont tous identiques à 98 %. Oui, il existe une différence biologique entre hommes et femmes, mais cette différence est minime comparée à l’ensemble des points communs. Pour ce qui est de ce qu’on appelle la « race », c’est avant tout quelque chose qui relève de la construction sociale. Quant à la religion – eh bien que l’on croie en Dieu ou en Yahvé ou en Allah ou en autre chose, on retrouve partout la même espérance. Je ne sais pas pourquoi tout le monde se focalise sur ces 2 %, mais ils sont la cause de la plupart des conflits sur cette planète. En ce qui me concerne, si, jusqu’à présent, j’ai réussi à mener ma petite barque, je le dois aux 98% que toute vie à en commun avec les autres. »

2 commentaires:

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