mardi 18 décembre 2012

Sentiment 26, de Gemma Malley : une dystopie plutôt plaisante

[Michel Lafon, 2012]

Vous devez vous en rendre compte au fil des billets que je publie ici, j’aime beaucoup les dystopies. L’auteure Gemma Malley est connu dans ce genre pour avoir écrit une trilogie intitulée « La déclaration ». Aussi, quand l’occasion s’est présentée, grâce à la Bibliothèque de Mia, de recevoir en livre voyageur le nouveau roman de cette auteure, « Sentiment 26 », je me suis lancée.

Résumé

Evie vit dans une société où les émotions sont strictement contrôlées. Les habitants subissent une opération au cerveau, sensée éradiquer le Mal en eux, mais toute leur vie ils doivent lutter pour que le Mal ne renaisse pas, pour rester bons. Un manuel intitulé « Les sentiments », indique à chacun comment il doit réagir face aux diverses situations, les aide à contrôler leurs émotions. Pourtant, Evie se sent mauvaise : bien que fiancée à Lucas, un citoyen modèle, elle en aime un autre et rêve chaque nuit d’un homme qui la protège…

Une dystopie honnête

Le problème, quand on lit beaucoup de dystopies, c’est qu’au bout d’un moment, certaines finissent par se ressembler. Or, celle-ci m’a rappelé « Delirium » de Lauren Oliver, qui évoquait elle aussi le contrôle des émotions, et « Uglies » dans laquelle les citoyens subissent une opération du cerveau. Néanmoins, elle a aussi ses originalités. Par exemple, j’ai aimé l’organisation de la cité, avec ses castes et son guide spirituel. On ressent bien l’autorité du pouvoir. En somme, les ingrédients essentiels d’une dystopie sont là, même si ce n’est pas l’une des meilleures que j’ai lu.

Une intrigue un peu inégale

Globalement, c’est un roman agréable, qui se lit bien, mais un peu inégal. Au début du roman, il m’a semblé tourner en rond, les notions de Bien et de Mal sont sans cesse évoquées sans que l’on en tire quelque chose de constructif, et j’avoue que cela m’a un peu lassée. En revanche, la seconde partie est bien meilleure, l’action démarre, les évènements s’enchaînent et les personnages commencent à évoluer. On se laisse même surprendre. J’ai néanmoins trouvé la fin un peu « facile ».

Les personnages

Finalement, le principal défaut de ce livre réside pour moi dans les personnages. J’ai trouvé Evie assez nunuche et centré pour elle-même. C’est une gentille fille, mais après avoir connu des héroïnes telles que Tris ou Katniss, elle apparaît forcément un peu fade. Et, c’est courant chez moi en ce moment, son yoyo sentimental a eu tendance à m’agacer. Du côté de Raphaël, ce n’est pas beaucoup mieux : ce garçon n’en fait qu’à sa tête, persuadé d’avoir raison contre la Terre entière… Ainsi, seul le personnage de Lucas m’a beaucoup plu. C’est un garçon courageux, prêt à se sacrifier pour autrui.

L’écriture

C’est un roman qui se lit vite et bien, l’écriture n’est pas compliquée, elle est efficace. Il n’y a aucune entrave à la lecture, mais rien d’exceptionnel non plus. Le tout est plutôt bien rythmé. Bref, c’est une lecture-détente.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman agréable à lire avec une histoire plutôt intéressante, mais ce n’est pas l’une des meilleures dystopies que j’ai lues, notamment à cause des personnages auxquels j’ai eu du mal à m’attacher. Il s’agit du premier tome d’une saga, dont la suite n’est pas encore sortie, que je lirai peut-être. Vous me connaissez, je suis curieuse !

Note : 3/5

Stellabloggeuse

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« Elle savait tout cela ; c’était le supplice qui l’empêchait de dormir la nuit, qui la faisait se détester, qui la terrifiait et l’empêchait de lier des amitiés ou d’accorder sa confiance à quiconque. Parce qu’elle savait que son cœur n’était pas comme le leur, qu’elle n’était pas bonne. Mais pour l’heure, Evie était prête à accepter ce destin. Le Système découvrirait tout, et même un D serait trop bien pour elle. Elle serait candidate pour un deuxième Nouveau Baptême ; elle vivrait avec cette honte le restant de sa vie. Mais pour l’instant, cachée dans l’obscurité, alors que les autres dormaient, Evie chassa ses peurs. Le Système ne savait pas. Pas encore. Peut-être ne pouvait-il pas non plus la voir dans le noir. Et même, à cet instant précis, elle s’en moquait. A cet instant précis, elle se sentait libre, heureuse, avec le sentiment que la vie valait la peine d’être vécue. Et de toute façon, avant qu’ils ne soient dévorés par les loups, Evie avait toujours trouvé que les gitans, dans les histoires de sa mère, s’amusaient comme des fous. »

5 commentaires:

  1. Comme Evie dans ce livre, j'ai trouvé qu'Anna dans la Déclaration était très nunuche également. Quand on a eu affaire à d'autres héroïnes de Dystopies autrement plus intéressantes, c'est un peu décevant. Et comme tu dis, au bout d'un moment, les dystopies finissent par se ressembler. Je passerai mon chemin pour ce Sentiment 26.

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    1. Comme tu dis, c'est un peu décevant, et je n'essaierai pas de te faire changer d'avis sur ce titre ;)

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  2. Perso, je n'ai pas été convaincue mais bon .....
    J'te fais des bisous, te remercie pour ta dédicace dans le livre, je suis ravie qu'il ai eu le temps de voyager jusqu'à toi, bises !

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    1. Moi non plus je n'ai pas été franchement emballée, même si l'ensemble se tient bien, cela reste décevant par rapport à d'autres titres du même genre. Merci encore pour la découverte en tout cas, bises !

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  3. Je repasserai une fois lu :D

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