vendredi 25 novembre 2011

Carnet intime d’un vampire timide, de Tim Collins : Dur d’être un ado et suceur de sang

[Hugo & Cie, 2011]

Ce mois-ci, j’ai obtenu pour la première fois un partenariat organisé par le site Livraddict (merci aux administrateurs) ! J’ai donc eu la joie de recevoir « Carnet intime d’un vampire timide », de Tim Collins, aux éditions Hugo & Cie (que je remercie très chaleureusement aussi).

Dans ce roman, l’auteur met en scène Nigel, un vampire de 100 ans, qui a été transformé alors qu’il avait 15 ans. Il est donc condamné à vivre une vie d’adolescent pour l’éternité. Nigel n’est pas vraiment satisfait par sa condition de vampire adolescent : son acné refuse de le quitter, et les pouvoirs des vampires (la force et la beauté) lui sont refusés. Mais sa vie connaît un tournant lorsqu’une nouvelle élève du nom de Chloé arrive au lycée. Nigel cherche par tous les moyens à la séduire.

En ce qui concerne mon avis, j’ai pris beaucoup de plaisir avec ce roman. Tim Collins nous offre une lecture très plaisante, un vrai moment de détente. L’intrigue et l’expression restent certes assez simples, mais d’un niveau adapté à un jeune public : ce livre peut plaire aux ados, et la jeune adulte que je suis y a tout de même trouvé son compte.

Cela est dû en grande partie à l’humour distillé par l’auteur, un humour assez grinçant, cynique, à l’anglaise, que j’apprécie. Tim Collins s’amuse avec le mythe du vampire, le détourne en changeant certaines règles, et le tourne parfois en dérision. Nigel se moque autant de sa propre condition que de l’ignorance du commun des mortels concernant les vampires. Il dresse également un portrait tendrement féroce du lycée, avec ses « clans », ses préjugés sociaux et physiques.

L’autre force de ce roman réside dans les personnages. Nigel est attachant grâce à l’humour évoqué ci-dessus, et par sa situation d’éternel ado. De fait, on a tantôt affaire à un jeune de 15 ans, tantôt à quelqu’un de plus profond. Les personnages secondaires sont tous aussi remarquables : la petite sœur de Nigel est un modèle de peste, tandis que les parents sont délicieusement rétro (le père qui ne quitte pas sa cape et qui est totalement réfractaire aux nouvelles technologies m’a fait beaucoup rire).

Seul gros bémol, et qui personnellement a gêné ma lecture, c’est le nombre important de « coquilles » dans le livre : j’ai arrêté de compter les fautes d’accord du participe passé après la dixième, et on trouve même parfois des erreurs dans les prénoms. Ce qui est dommage, car cela m’a « crispée » dans ma lecture, j’aurais pu apprécier davantage sans cela (monomaniaque moi ? Pour ce qui est du français, je veux bien le reconnaître).

Néanmoins, c’est un bon roman, et s’il n’est pas inoubliable, il vous fera passer un bon moment grâce à son humour et à des personnages intéressants, et qui devrait ravir les adolescents en particulier.

Note : 3/5

Stellabloggeuse
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« Si a gagné le gros lot des incultes en disant que les vampires se transformaient en chauve-souris. Ah ! Ils peuvent vraiment ? Et tes os, ils deviennent quoi pendant que tu te transformes ? Ils rétrécissent et s’agrandissent par magie ? Et les vêtements ? Ils réapparaissent quand tu reprends forme humaine ou alors tu es tout nu ? Ce ne serait pas très utile de pouvoir se transformer en chauve-souris si tu dois passer le reste de la journée à poil ! »

samedi 19 novembre 2011

Des voyous magnifiques, de Bruno Gallet : entre fuite et road trip


Me revoilà avec un premier roman, dans le cadre des sélections du Festival du Premier roman de Chambéry ! Cette semaine, j’ai choisi de découvrir « Des voyous magnifiques » de Bruno Gallet.

Dans ce roman, l’auteur met en scène deux jeunes hommes du nom d’Abel et Tuscan. Ils braquent une banque à Barcelonnette, afin de financer les travaux qui permettraient à la sœur de Tuscan de financer la réparation du toit de la maison familiale. Mais les choses tournent mal, et Tuscan tue le directeur de la banque. Les deux hommes prennent alors la fuite, et tentent de se réfugier chez la sœur de Tuscan. Sur leur chemin, ils croisent deux immigrés des pays de l’Est, dont une femme enceinte. Lorsque les deux parents trouvent la mort, Abel et Tuscan recueillent l’enfant, et l’emmènent dans leur fuite.

J’ai eu un peu de mal à « entrer » dans ce livre, je suis restée un petit moment en dehors, sans m’attacher aux personnages mais aux évènements. Pour être honnête, cette difficulté est probablement due à ma précédente lecture ("Les Déchaînés" de Flo Jallier) pour laquelle j’ai eu un gros coup de cœur, et que j’ai eu du mal à laisser derrière moi.

Quoi qu’il en soit, l’auteur a fini par m’entraîner dans l’histoire. J’ai aimé les descriptions de paysages, ainsi que les dialogues entre les deux personnages. Ces derniers ont de la répartie, parfois assez fines, et j’ai apprécié l’humour de ces joutes verbales, tranchant avec la situation critique qu’ils vivent. On découvre peu à peu le passé de ces deux hommes qui n’ont pas été épargnés par la vie, on comprend comment ils en sont arrivés là.

L’auteur a donc réussi à rendre ses deux anti-héros assez sympathiques. Néanmoins, quelques petites choses m’ont gênée. Les choses se passent parfois de manière un peu trop « simple », j’ai eu du mal à croire à cette histoire de bébé recueilli par deux voyous, et qui survit envers et contre tout, pratiquement sans manger. La toute fin du livre, notamment, semble assez irréaliste. Il m’a également manqué une petite étincelle : j’ai trouvé les personnages sympathiques, mais pas au point de vraiment m’inquiéter pour eux et de me sentir concernée par leur destin tragique.

Cela reste cependant un premier essai plutôt réussi, qui vous fera voyager un peu, et même sourire parfois.

Note : 3/5

Stellabloggeuse 
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 « -La vie de ce gamin, c’est une chose, la nôtre en est une autre. A choisir, je préfère la mienne.
-T’es pire qu’une multinationale, toi !
-Une quoi ?
-Une mul-ti-na-tio-nale !
-Je vois pas le rapport…
-Quelque chose de parfaitement immoral !
-Immoral mon cul !
-Ou un fonds de pension, si tu préfères. Je crois que question bassesse, on fait pas mieux ! Y’a aussi les banques, les assurances, ou les opérateurs téléphoniques qui sont pas mal non plus. »

samedi 12 novembre 2011

Les déchaînés, de Flo Jallier : une histoire de métissage, de passés qui pèsent lourd, de révolte...et d'amour

[Editions Sarbacane, novembre 2011]

Je viens aujourd’hui vous présenter un nouveau livre issu de la collection eXprim’, des éditions Sarbacane, collection déjà chère à mon cœur, et qui est encore montée dans mon estime avec ce titre, « Les déchaînés » de Flo Jallier.

Ce livre se déroule sur pratiquement 150 ans, soit quatre générations, et deux continents. Au départ, la Martinique post-esclavage des années 1870, avec la jeune Amélia et le fils de son maitre, Thibault de la Bauterie, qui remettent en cause les hiérarchies établies. A l’autre bout de la chaîne, Marie-Jo, en 2010, dont nous savons peu de choses. Entre elles deux, plus d’un siècle, des métissages, des guerres et des amours contrariées. Une longue chaîne d’évènements que l’auteur nous livre petit à petit, nous permettant de reconstituer le puzzle.

Ce roman est une grosse claque, un coup de cœur sans réserve. J’en ai aimé chaque moment. L’auteur réussit à nous faire voyager entre les siècles, en adaptant son style à ses personnages et à leurs époques. Chaque personnage prend véritablement vie, on y croit. J’ai particulièrement apprécié Pierrot, le père de Marie-Jo, qui est extrêmement attachant. Mais ils le sont tous à leur manière : Thibault par son avant-gardisme concernant l’égalité entre tous les hommes, Amélia et Camille par leur courage. Et puis, à titre personnel, j’ai beaucoup aimé son évocation gentiment moqueuse, mais assez tendre, des bibliothèques :).

Flo Jallier évoque des thèmes universels. Les personnages sont à la recherche de leurs origines, ou au contraire rejettent leur passé, ce qui peut parler à tous à une époque où nous sommes quasiment tous issus de métissages. Elle évoque le racisme quotidien, qui perdure longtemps, avec parfois une bonne dose d’humour :

« -Si t’étais une Clodette, tu serais laquelle ?
-Elle ! elle a répondu du tac au tac pour la montrer sur l’écran.
[…]
-BEN MERDE !!! Elle préfère la négresse ! Celle qu’a pas un poil sur l’caillou en plus !
-Ah, tu préfères la négresse, a marmonné ma mère à Pépette, sans quitter l’écran des yeux.
[…]
Elle s’en foutait la daronne, de la couleur des Clodettes. L’aurait pu être verte, si Cloclo l’avait choisie, c’est qu’elle était exceptionnelle. »

Ce sont également des personnages qui cultivent le secret et l’oubli, en espérant préserver les générations suivantes de leurs difficultés. Mais finalement, leurs enfants portent le poids de ce secret sans le savoir. L’auteur nous parle également de révolte, que ce soit contre une forme d’esclavage persistante, ou contre l’ignorance dans laquelle les plus démunis sont maintenus par un système scolaire inadapté. Au final, l’auteur mène une réflexion très intéressante sur le passé, qui peut être à la fois un poids ou une force.

Mais surtout, la construction du roman est un véritable tour de force. Avec talent, Flo Jallier cultive le mystère, nous donnant peu à peu les clés pour reconstruire le fil qui unit Amélia et Marie-Jo. Elle nous les livre sous forme de lettres, rapports médicaux, articles de journaux, jouant avec les formes. Mais avant tout, elle laisse les évènements à notre libre interprétation : l’histoire d’Amélia et Thibault est-elle « vraie » ou imaginée par Marie-Jo ? Ainsi, nous pouvons faire de cette histoire ce que nous voulons. Le tout rédigé dans un style très agréable et s’adaptant aux époques, comme je l’ai déjà évoqué. L’émotion est également présente, et grandit au fil de la lecture, pour réellement vous prendre à la gorge à la fin du roman, lorsque Marie-Jo tire, avec sa mère, les leçons de cette histoire reconstituée.

En bref, c’est beau, c’est émouvant, c’est vivant, c’est prenant, et parfois drôle : c’est à lire. Vous pouvez trouver ce livre dans toutes les bonnes libraires depuis le 2 novembre. Ne vous fiez pas à la quatrième de couverture, qui ne dit pas grand chose du contenu. Révoltez-vous, foncez !

Note : 5/5 (Coup de cœur) 
Stellabloggeuse

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 « Si, du temps de leur jeunesse, Thibault et elle avaient connu le vent d’automne, sans doute auraient-ils pu se comparer à une feuille prise dans son tourbillon virevoltant. La nature jamais ne pourra être entravée – circonscrite parfois, emprisonnée jamais : l’homme seul créé ses propres chaînes. »
  
Et en bonus, une petite citation « spéciale bibliothécaire » :

« Alors, à partir de là, tu commences, un peu timidement d’abord, à t’adresser à la bibliothécaire pour qu’elle te conseille un livre sur la guerre de 39-45. Dans l’élan, le regard passionné, on va dire embrasé, elle te demande : La Genèse ? […] Et là, elle te propose plusieurs bouquins, tu lui avoues à demi-mot qu’il faut pas que ce soit trop dur parce que t’es pas un « grand » lecteur, alors d’une voix douce elle te conseille celui-ci, il est très bien. Ton premier livre. T’as vingt-cinq ans et tu tiens ton premier livre, que t’as choisi, comme tu tiendrais ton premier enfant, super ému, t’assures, merde alors. »

samedi 5 novembre 2011

Eternels, tome 1 : Evermore, d’Alyson Noël

[Michel Lafon, 2009]

Je vais aujourd’hui vous parler d’un roman que je n’avais pas prévu de lire ! Bien que la couverture « d’Eternels » soit très attirante en librairie, je dois cette lecture à une amie qui me l’a offert. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, une lecture commune a été organisée au même moment sur Livraddict par Juliah (dont je vous invite à visiter le blog très convivial par ici), j’ai donc sauté sur l’occasion pour confronter mon avis à celui d’autres bloggueuses. Mais trêve de blabla, venons-en au fait !

Dans ce roman, Alyson Noël met en scène Ever, une adolescente de seize ans. Sa vie a été bouleversée quelques mois plus tôt lorsque ses parents et sa petite sœur ont péri dans un accident de voiture dont elle a été la seule survivante. Depuis, Ever a déménagé pour vivre avec sa tante Sabine, et s’est liée d’amitié avec deux marginaux de son nouveau lycée, Haven et Miles. Mais surtout, depuis l’accident, elle voit les aura des gens et a accès à leurs pensées. Pour s’en protéger et éviter la migraine, elle en est réduite à emporter son i-pod partout avec elle. Mais le pire dans sa nouvelle vie, c’est le sentiment de culpabilité qui l’accompagne partout. Un évènement vient pourtant bouleverser cette monotonie : un nouveau venu au lycée, nommé Damen, beau comme un dieu et surtout, dépourvu de toute aura.

Autant le dire tout de suite, j’ai beaucoup apprécié cette lecture. La première des qualités d’Alyson Noël, c’est de parvenir à entretenir le mystère tout au long du roman. En effet, jusqu’au dernier tiers du roman, on ne sait pas quel genre de « créature » est Damen (ou alors c'est moi qui suis naïve). C’est appréciable, alors que dans beaucoup de romans, ce mystère nous est enlevé dès la lecture de la quatrième de couverture.

De plus, j’ai bien aimé les personnages. Au départ, j’ai eu peur qu’Ever ne soit une fille superficielle (elle nous décrit les vêtements des gens, toutes les pièces de sa luxueuse maison), mais j’ai été vite rassurée sur ce point. Nous comprenons qu’elle a été une fille populaire, mais qu’elle ne recherche plus cela. Damen est un personnage attirant, même si sa manière de toujours tout cacher à Ever est un peu exaspérante (jusqu’à ce que l’on comprenne qu’il la met en quelque sorte à l’épreuve). Et sans trop en dévoiler, j’ai apprécié qu’il soit une « créature » originale par rapport à d’autres romans fantastiques en vogue. On sent qu'on en a encore beaucoup à apprendre sur lui dans les prochains tomes.

Mais j’ai surtout aimé l’humour introduit par les personnages de Miles, le meilleur ami homosexuel et assez fin psychologue, ainsi que Riley, la petite sœur d’Ever qui lui rend visite sous forme de fantôme. Les dialogues entre les deux sœurs font partie des meilleurs moments du livre.

J’ai malgré tout quelques bémols à exprimer. L’intrigue est parfois un peu lente, même si cela participe au maintien du mystère. Mais surtout, j’ai trouvé quelques répétitions dans ce roman : l’auteur en fait beaucoup sur le côté « difficile » de la vie d’Ever, ses problèmes à surmonter le bruit que font les pensées autour d’elle, et surtout sur ce sentiment de culpabilité qu’elle nous rapporte très fréquemment. Enfin, en ce qui concerne l’écriture, rien de bien original, mais cela reste agréable. Au départ, j’ai trouvé le niveau de langage un peu bas, car le roman est écrit à la première personne, c’est Ever qui s’exprime avec les mots d’une adolescente de seize ans. Néanmoins, l’intrigue a fini par me faire oublier cette première impression.

En somme je le recommande, c’est un roman fantastique plutôt bon ! Mais attention avant de vous lancer, c’est encore une longue saga, 5 tomes sont sortis et il semble que ce ne soit pas terminé !

Pour finir, je vous propose d’aller consulter les avis de mes camarades qui m’ont accompagnée dans cette lecture commune : JuliahchoOketteAdoraFrenchDawnLunaMia.

Note : 3,5/5 
Stellabloggeuse

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« -Euh, Ever ? Tu peux te réveiller, maintenant, s’il te plaît ? dit Miles avant de se tourner vers Damen. Il faut excuser ma copine, d’habitude elle a sa capuche, précise-t-il avec un petit rire nerveux.
Je sais que je dois m’arrêter. Tout de suite. Mais Damen me fixe intensément, tandis que ses lèvres esquissent un sourire. Cependant, ce n’est pas son incroyable beauté qui me met en transe. Pas vraiment. Tout autour de son corps, de la tête jusqu’au bout carré de ses bottes noires, il n’y a rien qu’un espace vide. Pas de couleur. Pas d’aura. Pas de lumières qui oscillent. »

mardi 1 novembre 2011

En octobre 2011…

Me revoilà avec mon second bilan mensuel ! Ce mois d’octobre a été bien chargé, avec un oral de concours (de bibliothécaire) en plein milieu, ce qui a un peu perturbé mes lectures.

Néanmoins, ce mois-ci, j’ai lu :

-Toute la vie, de Jérôme Bourgine : 2,5/5
-Les Ames vagabondes, de Stephenie Meyer : 5/5
-Nu rouge, de Frédéric Touchard : 2/5
-La Quête d’Ewilan, tome 2 : Les frontières de glace, de Pierre Bottero : 3/5
-L’écrivain de la famille, de Grégoire Delacourt : 3,5/5



Comme vous le voyez, je n’ai pas vraiment lu ce que j’avais prévu à la fin du mois de septembre ! Le redémarrage des sélections du Festival du Premier roman de Chambéry a quelque peu bouleversé mon programme.
Enfin, mes lectures m’ont un peu moins plu que celles du mois dernier.

Billet hors chroniques :


 Le coup de coeur du mois :


 Le mois prochain je souhaite lire :

-Les déchaînés, de Flo Jallier
-Loup y es-tu ? de Henri Courtade
-Ma vie a changé, de Marie-Aude Murail
-La Quête d’Ewilan, tome 3 : l’Ile du Destin
-Rebelles, d’Anna Godbersen

 En ce moment je lis : 


 Ce mois-ci le blog a reçu : 

912 visites ! (dopé par le Top Ten Tuesday)
Merci à tous !
  
Et vous, qu’avez-vous préféré ce mois-ci ? Que lirez-vous en novembre ?
Bonnes lectures, et bon mois de novembre !


Stellabloggeuse