lundi 7 novembre 2016

Petit pays, de Gaël Faye

Editeur : Grasset
Année : 2016
Pagination : 215 p.
Public visé : Adultes


Résumé :
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…

Ce que j’en pense :

Je n’avais pas spécialement l’intention de lire ce roman, le plus sélectionné des prix littéraires d’automne. C’est l’avis d’une collègue bibliothécaire enthousiaste qui m’a finalement décidée à me lancer, sans regret.

Gaël Faye nous ramène dans ce qui doit ressembler à son enfance, dans l’Afrique des années 1990, alors que le Burundi, déjà aux prises avec ses propres démons, est contaminé par le génocide rwandais. Le propos, grave, politique, est atténué par la jeunesse de Gabriel, le personnage principal, qui aborde des événements avec l’innocence de l’enfance, avant que celle-ci ne finisse par voler en éclats. C’est ainsi que l’on glisse lentement d’un humour tendre teinté d’inquiétudes dérisoires à une véritable prise de conscience de sa qualité de petit français pris en tenaille entre Hutus et Tutsis, au prix de terribles événements.

J’ai aimé ce mélange doux amer d’enfance et de drames, cette manière d’amener lentement les événements à notre compréhension. J’ai aussi apprécié le ton avec lequel l’auteur évoque l’exil. Une plume à suivre, assurément.

Les + : le point de vue de l’enfant, l’écriture
Les - : r.a.s
Appréciation : 4/5

Stellabloggeuse
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« Ce n’est pas la distance terrestre qui rend le voyage long, mais le temps qui s’est écoulé. J’étais d’un lieu, entouré de famille, d’amis, de connaissances et de chaleur. J’ai retrouvé l’endroit mais il est vide de ceux qui le peuplaient, qui lui donnaient vie, corps et chair. Mes souvenirs se superposent inutilement à ce que j’ai devant les yeux. Je pensais être exilé de mon pays. En revenant sur les traces de mon passé, j’ai compris que je l’étais de mon enfance. »

« C’est la première fois qu’on a un président qui n’est pas militaire. Je pense qu’il aura moins mal à la tête que ses prédécesseurs. Les présidents militaires ont toujours des migraines. C’est comme s’ils avaient deux cerveaux. Ils ne savent jamais s’ils doivent faire la paix ou la guerre. »


« Les gens l’appelaient Ninja parce qu’il passait son temps à faire des mouvements de karaté dans le vide et à crier comme s’il se battait contre des milliers d’ennemis invisibles. Les adultes disaient qu’il était fou, avec ses katas. Nous, les enfants, on aimait bien, on trouvait ça plus normal que bien des choses que font les adultes, comme organiser des défilés militaires, vaporiser du déodorant sous les bras, porter des cravates quand il fait chaud, boire des bières toutes la nuit assis dans le noir ou écouter ces interminables chansons de rumba zaïroises. »

mercredi 2 novembre 2016

Le dernier des nôtres, d’Adelaïde de Clermont-Tonnerre

Editeur : Grasset
Année : 2016
Pagination : 488 p.
Public visé : Adultes

Résumé :
« La première chose que je vis d’elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu’enserrait la bride d’une sandale bleue… » 
Cette jeune femme qui descend l’escalier d’un restaurant de Manhattan, élégante, rieuse, assurée, c’est Rebecca Lynch. Werner Zilch, qui l’observe, ne sait pas encore que la jeune artiste est aussi une richissime héritière. Werner n’a pour lui que ses yeux bleus délavés. Son nom étrange. Et une énergie folle : enfant adopté par un couple de la classe moyenne, il rêve de conquérir New-York avec son ami Marcus.
Werner poursuit Rebecca, se donne à elle, la prend : leur amour fou les conduit dans la ville en pleine effervescence au temps de Warhol, Patti Smith et Bob Dylan… Jusqu’au jour où Werner est présenté à la mère de Rebecca, Judith, qui s’effondre en le voyant. Ainsi se rouvre le dossier douloureux des origines de Werner. Qui Judith a-t-elle reconnu dans ces traits et ces yeux presque gris ? Quels souvenirs hideux cache-t-elle sous ses bracelets d’or ?

Ce que j’en pense :

J’avais adoré « Fourrure » d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre, mon livre préféré en 2010. Cela faisait déjà 6 ans qu’elle n’avait rien publié, et j’ai été très heureuse de la voir revenir avec « Le dernier des nôtres ».

Ce roman tourne autour d’un personnage charismatique, Werner Zilch, un jeune homme d’affaire ambitieux, en train de vivre le rêve américain et de bâtir sa fortune de ses propres mains. Werner est un personnage difficile à comprendre, peu sympathique au premier abord avec ses dents longues et sa légèreté vis-à-vis des femmes, mais en apprenant à le connaître on l’apprécie davantage.

L’auteur alterne des chapitres sur le présent de Werner, dans les années 1970 à New York, autour de sa relation tumultueuse avec la mystérieuse Rebecca, et ses origines, qui trouvent leur source dans une Allemagne en pleine débâcle, en 1945.
L’intrigue est habilement menée, on a hâte de connaître le fin mot de l’histoire. Il y a des choses intéressantes, notamment sur la position délicate des scientifiques dans la seconde guerre mondiale. J’ai moins aimé le côté « rêve américain » très présent, l’hommage au Manhattan des artistes, ou même la fin du roman un peu trop heureuse.

Ainsi, dans l’ensemble, j’ai apprécié ce roman d’amour où s’invite l’Histoire, même s’il ne m’a pas emportée comme l’avait fait « Fourrure ». Le grand prix de l'académie française qu'il vient de recevoir, ainsi que sa sélection dans la liste finale du Renaudot lui promettent en tout cas un joli parcours.

Les + : le côté historique
Les - : trop de rêve américain
Appréciation : 3,5/5


Stellabloggeuse

mardi 1 novembre 2016

En octobre 2016...

Ce mois-ci, j’ai lu et/ou chroniqué :

Bien mais sans plus :



Non chroniqué. Un roman sympathique pour les adolescents, mais on est loin des chefs-d'oeuvre de Susie Morgenstern

     J'adore :



Coup de coeur :



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Vous avez remarqué, je pense, que le blog est moins actif ces temps-ci, et il va se mettre doucement en sommeil d'ici la fin de l'année, le temps de boucler les derniers partenariats, les challenges et bilans. Ma vie personnelle prend le pas sur le blog, l'envie n'est plus là, il va être temps d'arrêter même si je suis fière du travail accompli.

Merci en tout cas pour ces années passées en votre compagnie, et je vous promets encore quelques beaux billets ce mois-ci !

Bon mois de novembre à tous!

  Stellabloggeuse