vendredi 22 avril 2016

Rural noir, de Benoit Minville

Editeur : Gallimard
Année : 2016
Pagination : 256
Public visé : Adultes

Résumé :
Après dix ans d’absence, après avoir tout plaqué et avoir tenté de tout oublier, Romain est de retour dans son petit village dans la Nièvre. Rapidement, les souvenirs affluent, notamment ceux de cet été où les choses ont commencé à déraper, lorsqu’il a perdu son innocence. En retrouvant son frère et sa meilleure amie Julie, Romain espère prendre un nouveau départ, mais les retrouvailles sont entachées par un drame : Vlad, leur ami d’enfance, le quatrième membre de leur « gang » est retrouvé dans un champ, laissé pour mort…

Ce que j’en pense :

Après son titre « Les géants » qui préfigurait déjà un tournant plus sombre, Benoit Minville revient cette fois avec un véritable roman noir, sur fond de trafic de drogue et de règlements de comptes.

On y retrouve pourtant des thèmes familiers chez l’auteur, notamment cet intérêt pour l’adolescence, l’âge de la transgression et de la liberté, mais aussi des premières angoisses existentielles. Il nous raconte ainsi l’amitié fusionnelle de quatre jeunes gens. C’est sans doute ce qui donne son humanité au roman – par ailleurs très sombre, avec son lot de sang et de violence. A un moment de l’intrigue, j’ai d’ailleurs pensé au film « Les petits mouchoirs », avec cette bande de copains qui perd brutalement son insouciance.

L’histoire a également une importante dimension sociale, autre préoccupation récurrente chez l’auteur – on se souvient du cri de rage de « Je suis sa fille » contre la toute-puissance du capitalisme. Il est question ici de la désertification des campagnes, de la crise qui frappe durement ces recoins isolés de France, des petits trafics mis sur pieds pour survivre et qui dégénèrent en quelque chose de plus grave… Cela m’a rappelé par moments « A la vie à la mort » d’Henri Courtade, que j’avais beaucoup aimé.

Le lecteur se retrouve pris au piège avec les personnages qu’il apprend rapidement à apprécier, dans une spirale de vengeance et de règlement de comptes, entre passé et présent, avec un esprit de clan et une loi du silence qui rappelle un peu la mafia.
Un roman à découvrir, pour les amateurs de polars non dénués de chaleur humaine, avec une dimension sociale.

Les + : l’humanité, la dimension sociale
Les - : ne pas être rebuté par la violence, beaucoup de combats à mains nues
Appréciation : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« Ce soir on est les rois. Cette nuit d'été est à nous. On se rabâche cet hymne depuis des semaines et à chaque fois c'est la plus grande découverte de l'histoire de la musique. Notre vieille grange nous protège de l'orage de fin du monde qui rôde. On transpire la joie, le rock'n'roll et l'amitié. On est plus grands que King Kong, plus heureux qu'une colonie de milliardaires, plus sauvages qu'une horde de hors-la-loi. »

1 commentaire:

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