mercredi 28 octobre 2015

Will & Will, de John Green et David Levithan : tendre et jubilatoire


"Will & Will", c’était en théorie pour moi le mélange parfait ! La rencontre de John Green – dont j’ai adoré l’émouvant « Nos étoiles contraires » et apprécié « Le théorème des Katherine » - et de David Levithan – dont j’ai beaucoup aimé « A comme aujourd’hui » et apprécié « Invisibilité ». Auront-ils répondu à mes attentes ? Réponse ci-dessous !

Résumé

A Chicago, Will Grayson a pour meilleur ami l’encombrant Tiny Cooper, un géant 100% qui a décidé de s’assumer pleinement, notamment au travers d’une comédie musicale. Pour sa part, Will Grayson a deux grands principes : ne pas s’impliquer émotionnellement et se taire, deux résolutions bientôt mises à mal. A l’autre bout de la ville vit un autre Will Grayson. Celui-ci aime les garçons et souffre en silence, carburant aux médicaments et au cynisme. Et si leur rencontre pouvait les changer à jamais ?

Jubilation et émotion

Je ne fais pas durer le suspense davantage, j’ai beaucoup aimé le mélange de ces deux auteurs ! Les deux personnages s’expriment alternativement, au rythme d’un chapitre chacun. Avec le premier Will, sous lequel il me semble deviner John Green, on rit et on jubile, on est dans une comédie qui fonctionne bien. Avec le second, issu par conséquence de David Levithan, on est dans une introspection plus douloureuse, une chenille en souffrance qui attend de devenir papillon et qui apporte au roman de vives émotions.

Energie vitale et tendresse

Il faut le reconnaître, l’intrigue n’est pas 100% crédible. Mais je choisis de retenir avant tout l’énergie vitale et la tendresse qui s’en dégagent, et qui en font un livre qui fait du bien. Et même si on sent que les deux auteurs  s’amusent et que l’on n’est plus tout à fait dans la vie de tous les jours, les émotions sont quant à elles bien réelles, tout comme les réflexions sur les sentiments, la relation aux autres et l’homosexualité. Comme dans une comédie musicale (j’ai parfois pensé à la série « Glee » pendant ma lecture), au final : c’est brillant et divertissant, mais il y a un fond de vérité.

Les personnages

Les personnages, très attachants, sont clairement le point fort du roman. Le premier Will est un gentil trouillard qui a peur de s’impliquer dans ses relations avec les autres, jusqu’à en être égocentrique. Mais il a bon fond et j’ai apprécié son évolution. Le second Will est un écorché vif persuadé que tout est voué à l’échec, ce qui ne l’empêche pas de se prendre au jeu de l’amour. Ce personnage m’a vraiment touchée. Mais la vraie star du roman, c’est Tiny Cooper, son assurance et ses extravagances qui dissimulent ses complexes et sa fragilité, un personnage assez inoubliable !

L’écriture

En ce qui concerne le style, il est plutôt simple. Le premier Will s’exprime comme n’importe quel lycéen, de façon crédible (pas comme quand, parfois, on sent que les auteurs « jouent » à faire parler des adolescents). Le second a un style un peu télégraphique, tout en minuscule avec des phrases courtes, comme pour éviter de trop en dire, de trop se dévoiler.

En quelques mots…

Ainsi, je suis tombée sous le charme de ce roman aux airs de comédie (musicale), drôle et léger, parfois jubilatoire, mais aussi riche en émotions et en vérités. Il est porté par des personnages attachants que l’on regrette de quitter si vite. A découvrir à partir de 14 ans !

Note : 4/5
Stellabloggeuse
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« Ok, je sais que ce n’est pas très viril de ma part. Je sais que les vrais mecs ne devraient penser qu’au sexe et à conclure avec les meufs, qu’ils devraient se jeter braguette au vent sur tout ce qui bouge dès qu’ils ont un ticket, etc. Mais moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas tant le passage à l’acte que la phase de découverte. Découvrir pour la première fois qu’elle sent le café trop sucré, découvrir la différence entre son vrai sourire et celui sur les photos, sa manie de se mordiller la lèvre inférieure ou la peau pâle de son dos. Je voudrais juste pouvoir savourer ces petites découvertes de loin, bien planqué dans mon coin, sans me l’avouer officiellement. »

« Moi donnant des conseils sentimentaux à ma mère, c’est comme si un poisson rouge expliquait à un escargot comment voler. »

« N’empêche, que suis-je sensé lui dire ? Que je ne me sens pas juste déprimé – que j’ai plutôt l’impression que la dépression me ronge de l’intérieur, centimètre par centimètre, depuis le fond de mon âme jusqu’au creux de mes os ? Que quand lui voit tout en gris, je vois tout en noir foncé ? Que je hais mes médocs car je sais à quel point j’en ai besoin pour vivre ? »
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Ce roman fait partie du challenge :

New Pal 2015 : 14/75

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