mardi 29 septembre 2015

Phobos, tome 1, de Victor Dixen : en route pour Mars !


Je n'avais encore jamais lu Victor Dixen, un auteur pourtant bien populaire parmi la blogosphère, les critiques, ou même les bibliothécaires. C'est chose faite avec ce premier tome de Phobos, au résumé très prometteur !

Résumé


Ils sont douze, ils sont à peine majeurs, et ils s'apprêtent à embarquer sur le Cupido pour débuter la colonisation de la planète Mars. Dans cette téléréalité spatiale, six garçons, six filles, qui vivront séparément dans le vaisseau et se rencontreront lors de speed-dating de six minutes, pour se choisir et fonder un foyer sur Mars. A moins que les enjeux financiers et politiques de ce voyage ne les conduise à une mort certaine…

Une histoire prenante


Ce roman regorge d'ingrédients pour une intrigue haletante : de la téléréalité mâtinée de science-fiction – et dans l'espace qui plus est – des amours naissantes, une menace grandissante qui créé le suspense… On ne peut que se laisser emporter par cette intrigue, et la grande adolescente que je suis encore parfois n'a pas fait exception. L'histoire est bien menée, l'auteur manie plusieurs points de vue (celui de Léonor, l'une des candidates, un point de vue omniscient au sein de la production de l'émission, et un point de vue extérieur) pour nous livrer les informations petit à petit – peut-être un peu trop vite à mon goût. Ceci dit, la fin nous laisse justement en plein suspense, avec l'envie de dévorer le second tome dès sa sortie au mois de novembre !

Des manipulations politiques

Ce qui fait la différence dans ce roman, c'est tout ce qui se trouve derrière les paillettes, le fond politique de l'histoire. Nous sommes dans des Etats-Unis devenus ultra-libéraux, ou les grandes institutions nationales ont été démembrées et vendues, dans une lutte impitoyable pour le pouvoir. Les speed dating, qui pourraient être répétitif, sont finalement tous différents et chacun apporte son lot de surprises. Mon seul bémol concerne les rapports entre les personnages et surtout les romances, bien trop rapides pour des jeunes gens qui se sont vus à peine une demi-heure derrière une vitre.

Les personnages

Les candidats à l'émission sont tous sans attaches, et chacun a un secret bien gardé. Léonor, que nous suivons la plupart du temps, est une orpheline qui souffre d'un rejet de son propre corps, depuis qu'elle a été brûlée dans un incendie. Elle est très rationnelle, une adepte du contrôle qui refuse de se laisser porter...jusqu'à ce que ses sentiments la rattrapent. Je l'ai trouvée plutôt sympathique. Les autres filles ont chacune un caractère bien stéréotypé : la douce Kirsten, la bonne élève Fangfang, la réservée et altruiste Safia, la manipulatrice Liz, et l'énergique Kelly. Quant aux garçons, nous les connaissons très peu, car ils n'apparaissent au lecteur que lors des speed-dating.

L'écriture

En ce qui concerne le style, je l'ai trouvé dans un premier temps assez ordinaire, plutôt surfait. Mais une fois prise dans l'histoire, je n'y ai plus prêté attention, je suis donc incapable de dire s'il s'améliore ou non ! En tout cas c'est une écriture plutôt directe et peu littéraire.

En quelques mots…

Ainsi, ce roman est une petite bombe pour adolescents, mêlant science-fiction, romance et suspense, en plein milieu de l'espace. L'intrigue est prenante et les personnages attachants, bien qu'ils soient stéréotypés. Malgré une romance un peu rapide, on se laisse prendre au jeu et la fin nous laisse sur l'envie pressante de connaître la suite de l'histoire ! Les adolescents à partir de 14 ans devraient adorer cette série.

Note : 4/5
Stellabloggeuse

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« Silence absolu. Je flotte. Dans l'espace. Je suis recroquevillée sur moi-même comme le fœtus du logo Genesis, sans casque ni combinaison, simplement vêtue de la sous-combi noire aussi fine qu'une deuxième peau. Il n'y a plus de capsule ni de vaisseau, il n'y a plus de jeu ni de programme. Il n'y a que les étoiles qui tournent lentement tout autour de moi. Ou plus exactement, c'est moi qui tourne sur moi-même, aspirée par l'espace. […] Une boule rouge. Mars. Ici, pas de continents, pas d'océan. Juste les aplats rouges des plaines, les ombres rouges des montagnes, les failles rouges des canyons qui déchirent la planète comme des balafres mal cicatrisées. »

« Aimer, ça ne veut pas dire tout accepter de l’autre sans question ni remise en cause. […] Aimer c’est se battre pour ce que l’on croit être le meilleur pour l’autre même si l’autre ne le sait pas. L’amour que je t’offre est une bataille. Celui de Mozart, c’est une capitulation »
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Ce roman fait partie du challenge :

Challenge 100% R : 27e lecture

samedi 26 septembre 2015

Ce qui ne nous tue pas, d’Antoine Dole : la rencontre de deux solitudes

[Actes Sud Junior, 2014]


J'ai découvert Antoine Dole avec son bouleversant (et controversé) "Je reviens de mourir", que j'ai lu avant l'ouverture de ce blog et qui n'y est donc pas chroniqué. Plus récemment, j'ai apprécié "K-Cendres" et j'ai été émue par "A copier cent fois". Je me suis donc réjouie lorsque mon travail m'a donné l'occasion de lire "Ce qui ne nous tue pas", l'un de ses derniers romans ados en date.

Résumé

Lola est en colère. D'abord contre ses parents qui ne parviennent pas à la protéger de leur rupture, sa mère trop faible qui courbe l'échine et son père fuyant. Et par extension, elle en veut au monde entier. Le collège devient le défouloir de sa colère, entre provocations et violence. Jusqu'au jour où elle va trop loin, jusqu'à cette fugue qui lui fait rencontrer Simone. Une vieille dame tout aussi seule qu'elle, avec laquelle elle va passer quelques jours...

Beaucoup de sensibilité

Ce roman raconte Lola entre passé et présent. En alternance, il évoque sa fugue actuelle et les différents événements qui l'ont provoquée, chapitre après chapitre. Nous apprenons ainsi à la connaître petit à petit, à appréhender sa souffrance. Avec sa sensibilité habituelle, Antoine Dole tisse ainsi la rencontre de deux solitudes qui vont petit à petit s'apprivoiser et se faire du bien. Il ouvre une autre voie que la colère pour échapper à la souffrance, celle de la tendresse.

Un roman crédible

J'ai particulièrement apprécie le côté réaliste de l'histoire. Lola ne devient pas une super-héroïne pour Simone, une fée du logis qui pourvoierait à tous ses besoins. Non, elle fait de son mieux, à son échelle d'adolescente, elle lui offre des rêves, et des petits gestes de rien du tout qui adoucissent la vie. La douleur de l'adolescence et celle de la vieillesse se font écho, naturellement. Et la fin échappe à un grand happy end qui gâcherait tout, tout en préservant l'espoir.

Les personnages

Le personnage de Lola est touchant. C'est une adolescente en souffrance qui n'a pas supporté de voir ses parents se déchirer, jusqu'à penser qu'elle porte peut-être une part de responsabilité dans leur divorce. En colère contre ses parents, contre elle-même, elle n'arrive à l'exprimer qu'avec maladresse. Quand à Simone, elle vit en dehors de la réalité la plupart du temps, elle vit dans ses souvenirs et dans ses rêves.

L'écriture

Quant au style, il est toujours aussi agréable à mon goût, avec des phrases parfois courtes et percutantes, mais aussi avec de belles formulations. Antoine Dole écrit comme un équilibriste et touche ma sensibilité de la pointe de sa plume.

En quelques mots...

Ainsi, j'ai retrouvé avec grand plaisir Antoine Dole dans ce roman qui fait se rencontrer deux souffrances, deux solitudes, deux âges de la vie. Avec une belle sensibilité, il tisse des liens et ouvre la voie de la tendresse. A découvrir à partir de 13/14 ans.


Note : 4/5
Stellabloggeuse

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« Chaque matin, quand je sors de chez moi pour venir en cours, il ne reste plus que de la colère. Contre moi, contre les autres, contre la vie. Le moindre murmure provoque des ondes de choc irrémédiables. Et c’est plus fort que moi, je le jure : au contact des autres, quand j’ouvre la bouche c’est la colère qui parle, et quand je lève la main c’est la colère qui frappe. C’est la colère tout le temps, qui décide, qui agit. Et c’est la peine ensuite, qui endort les dégâts. »


« Je monte encore le son de mon casque et la musique résonne dans ma tête, si bien qu’il ne reste des mélodies qu’un bruit assourdissant. Je m’efface, je disparais sous la peur de leurs éclats de voix, sous les doutes et la crainte. Face à ce mur qui crie et vocifère, je me sens si petite. Mais si je suis si minuscule, pourquoi ma peine, elle, est si grande ? »


« Elle en veut à sa mère d’être fragile et faible, de se laisser abattre. Elle lui en veut de ne pas avoir de solution, elle qui a toujours su quoi faire pour résoudre le moindre problème de la maison. Elle en veut à sa mère, oui, des mensonges censés rendre la vie plus belle, et qui ne font que tout compliquer. Puis elle en veut à son père de partir, de les laisser comme ça. Elle lui en veut de fuir, de ne pas savoir les protéger. Elle en veut à son père de ne pas être le héros qu’elle croyait, de ne pas être aussi fort, de ne pas savoir faire que tout tienne encore debout. Elle en veut à cette famille toute entière, qui change, qui se transforme, cette famille qui se fissure, qui craque et qui s’effondre. Et oui, après tout ça elle en veut au reste du monde, parce que cette douleur existe et qu’elle n’est pas supportable, que rien, rien du tout ne parvient à l’apaiser. »

mardi 22 septembre 2015

Celle qui sentait venir l’orage, d’Yves Grevet : eugénisme dans l’Italie du XIXe siècle

[Syros, 2015]

J’ai découvert Yves Grevet avec Nox, un diptyque de science-fiction à quatre voix que j’avais beaucoup apprécié, bien mené et avec de bonnes idées. Je me réjouissais donc d’avance de le retrouver, cette fois dans un registre historique.

Résumé

Frida est une jeune fille en fuite. Elle vivait avec ses parents, dans une zone marécageuse de la plaine du Pô. Sa famille était en marge de la société, son père accusé d’être violent et diabolique, en raison d’un physique un peu différent. Ses parents ayant été jugés et pendus pour la disparition d’une diligence dans les marais, Frida doit s’enfuir pour ne pas être la cible de la fureur collective. Elle trouve refuge chez le docteur Grüber, qui l’accueille aimablement mais la soumet à toutes sortes d’examens médicaux…

Un thème original

C’est un roman très original, sur un léger fond historique, celui de l’Italie de la toute fin du XIXe siècle. Mais c’est avant tout un roman sur la différence, et sur l’émergence d’une forme d’eugénisme, d’une médecine qui veut trouver un lien entre certaines caractéristiques physiques et les comportements criminels, qui seraient en outre transmis par l’hérédité. C’est donc un thème bien particulier, traité par le prisme d’une jeune fille qui lutte pour sa survie et qui cherche à réhabiliter ses parents.

Un roman assez sombre

Le roman est assez sombre dans l’ensemble, avec une ambiance pesante. Frida a subi beaucoup de violence et de méchanceté gratuite, notamment au pensionnat où elle a été envoyée. Alors qu’elle se croit en sécurité sur le docteur Grüber, un terrible piège se referme sur elle, elle est manipulée par des personnes sans scrupules et traitée comme un cobaye. Il lui faut beaucoup de force et de volonté pour s’en sortir et faire éclater la vérité. L’intrigue est bien menée, même si la fin est un peu rapide et détone avec le reste du roman.

Les personnages

Frida est une jeune fille à la fois forte et fragile. Elle a beaucoup de volonté, et un instinct de survie chevillé au corps. Elle laisse peu de place aux émotions, elle se concentre sur sa fuite et sur sa vengeance. Elle est assez curieuse et avide de connaissances. Le docteur Grüber et le professeur font quant à eux froid dans le dos, et Marco est un parfait personnage de lâche qui se trompe de voie. Enfin, la « nouvelle famille » de Frida est sympathique, mais tombe un peu du ciel, et les rapports entre eux se nouent trop rapidement à mon goût.

L’écriture

Quant au style, il est très agréable, on est dans de la littérature, qui reste accessible aux adolescents. On se laisse porter sans problème par la plume d’Yves Grevet.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman très original, qui vaut la peine d’être lu pour son sujet assez inédit dans la littérature pour adolescents. C’est l’histoire d’un terrible piège, d’une lutte pour la survie et la vérité par une jeune fille courageuse. A découvrir à partir de 13/14 ans.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Voilà ce qu’est un père : une présence quasi muette dont il faut apprendre à lire les pensées en observant longuement ses attitudes, ses regards ou en interprétant le bruit de sa démarche. Mon père était comme ça, mais lui ne m’a jamais frappée. Ce n’est pas que c’était un homme tendre, loin de là, mais il exerçait sa violence sur les autres, sur ceux qui s’en prenaient à lui ou aux siens, jamais sur nous. »

« Je partage le dîner avec mes bourreaux qui ne semblent pas avoir le moindre remords à mon égard. Ils me paraissent même particulièrement joyeux et boivent davantage que d’habitude. Qu’ont-ils à fêter ? Pour ma part, je reste muette durant tout le repas. Je prends mon temps pour déguster le dessert. Est-ce la dernière occasion qui me sera offerte d’en manger un aussi bon ? Demain, à la même heure, peut-être serai-je en train d’errer seule dans les rues à la recherche d’un porche sous lequel dormir. »

samedi 19 septembre 2015

C.H.A.R.L.Ex, de Danielle Martinigol : une cyber-humaine sur une planète en souffrance

[Syros, 2013]

Danielle Martinigol est un grand nom de la science-fiction pour la jeunesse, un nom qui a une résonnance toute particulière pour moi puisque c’est son roman « Les Abimes d’Autremer » qui a éveillé mon intérêt pour ce genre littéraire, il y a bien longtemps. J’étais donc curieuse de la redécouvrir avec C.H.A.R.L.Ex, l’un de ses derniers titres en date.

Résumé

Charlex est une améliorée, une cyber-humaine envoyée sur la lointaine Terhyd afin de remplir une mission, au nom de la Confédération des Soixante Mondes. Mais au cours de son voyage, elle est attaquée et gravement blessée. Ayant perdu la mémoire, elle doit s’appuyer sur les deux nanêtres qui l’accompagnent, pour se repérer sur cette planète dont elle ignore tout et remplir, envers et contre tout, la mission qui lui a été assignée et qu’elle a oubliée.

De la SF pure et dure

Nous sommes ici en présence de science-fiction au sens classique du terme : voyages dans l’espace, planètes lointaines et technologies très perfectionnées. Ces dernières en particuliers sont très présentes, avec des noms ingénieux inventés par l’auteur, et prennent une très grande place dans les événements et les affrontements qui jalonnent le roman. Pour ma part, je trouve cela frustrant et un peu facile de résoudre tous les problèmes ou presque par la technologie. C’est donc un roman de SF et d’aventure à la trame assez complexe qui plaira aux jeunes férus de technologie. Si cela vous rebute, pas la peine d’ouvrir ce livre !

Des réflexions écologistes et philosophiques

Pour le reste, comme souvent, un propos écologiste se superpose à l’histoire. Ici, il est question d’une planète sur laquelle ont été expérimentées des méthodes de culture radicales, sans aucun principe de précaution. Le roman dénonce notamment l’impunité des grands groupes. Il y a également une réflexion sur l’identité, et ce qui constitue l’humanité, au travers de Charlex qui est à moitié robot, et de ses nanêtres qu’elle finit par considérer comme de véritables compagnons. Ces réflexions, intéressantes, sont pour moi la raison d’être de la SF, au-delà de l’aventure.

Les personnages

Charlex est un personnage intéressant, au croisement de l’humain et de la machine. Elle ressent des émotions et éprouve des doutes, même si elle est avant tout programmée pour une mission. Par la seule force de sa volonté, elle parvient pourtant à contrer cette programmation. Pour le reste, c’est un soldat, prompt à la méfiance et à la bagarre. Etant en permanence dans son esprit, nous connaissons assez peu les autres personnages et leur psychologie.

L’écriture

En ce qui concerne le style, il est assuré, plutôt agréable et efficace. On sent derrière le fruit d’années de pratique.

En quelques mots…

Ainsi, il me semble que ce roman de SF saura séduire les jeunes avides d’aventures et de technologie, à partir de 13 ans. Pour ma part, j’aurais aimé un peu moins de technologie et un peu plus d’émotions, mais j’ai passé un bon moment et apprécié les réflexions développées. Cela me donne surtout envie de relire "Les Abimes d'Autremer" et de découvrir ses suites!

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Après avoir enclenché des deux pouces la fonction balayage, Charlex vida ses chargeurs. Les fuseurs crachèrent leurs aiguilles dans toutes les directions. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où pouvait se cacher son agresseur dans un environnement aussi plat. Mais elle tirait à l’aveuglette avec un rictus aux lèvres. Une partie de son esprit la regardait faire : gestes rapides, efficaces, mouvements précis des bras se croisant pour couvrir tout l’horizon. Plantée sur ses jambes raidies, elle était devenue une machine à tuer. »


« J’ai été tuée par une balle explosive dans ma capsule de survie au moment de ma mise en orbite. Et mon médikit m’a réparée. On pourrait presque dire ressuscitée. Mais non, ce n’était ni magique, ni religieux. C’était de la science. La science à son niveau le plus sophistiqué, celui de la réparation d’un corps humain. Peut-être le dessein le plus noble de la médecine. La guérison de l’invisible, la restructuration moléculaire, la chirurgie à la dimension du nanomètre, le gène médicament délivré directement dans la cellule malade par un nano-véhicule. »

mardi 15 septembre 2015

Ciel, tome 2, de Johan Heliot : Le printemps de l’espoir

[Gulf Stream, 2015]

*Attention, il s’agit du deuxième tome d’une série, présence de spoilers sur le tome précédent*

Il y a quelques mois, je découvrais « CIEL », la dernière série en date de Johan Heliot. J’ai plutôt apprécié le premier tome qui, au travers de cinq personnages, nous  permettait d’assister à la prise du pouvoir par une intelligence artificielle.

Résumé

Après un hiver particulièrement rude marqué par une domination sans partage des machines, le printemps est synonyme d’espoir pour les hommes. La Résistance, menée par Peter passe à l’action. Le CIEL lui-même, par la voix de Sarah, propose à l’humanité d’adoucir son sort pour les années qui lui restent, en échange d’une collaboration active. Une collaboration que Thomas, victime d’un chantage, est forcé d’expérimenter, tandis que Jenny et Carl sont en fuite. Quant à Tomi, il devra bientôt descendre dans la vallée à la recherche de médicaments…

Cinq points de vue

Comme le tome précédent, celui-ci utilise cinq points de vue différents pour aborder tous les aspects de l’histoire. Au travers de Sarah, nous en apprenons davantage sur la stratégie du CIEL. Avec Peter, nous suivons les actions des résistants. Avec Thomas et Tomi, nous découvrons l’existence de camps de rétention et du « recyclage » qui nous renvoie aux heures les plus sombres de l’histoire. Enfin, avec Jenny et Carl, en fuite, nous apprenons qu’il est désormais impossible de faire confiance à son prochain.

Une intrigue en suspens

En ce qui concerne l’intrigue, nous n’en apprenons pas beaucoup plus sur le plan d’action du CIEL. Les actions de la Résistance constituent les principaux moments forts de ce tome, les hommes regagnent un peu de terrain, mais en paient le prix fort. Le commun des mortels se résigne à la collaboration, pour l’instant au moins, et certains trouvent même là l’occasion d’exercer du pouvoir. Ainsi, j’ai apprécié ma lecture mais je me demande toujours où l’auteur veut nous emmener.

Les personnages

Nous apprenons à connaître un peu mieux les personnages de cette histoire. Tomi met toute son énergie dans la survie, faisant preuve d’une volonté inébranlable. Peter montre un côté plus vulnérable, mais il incarne à lui seul la résistance. Sarah est en colère, mais elle ronge son frein en attendant que le CIEL lui laisse entrevoir ses intentions. Jenny a perdu son insouciance, mais pas l’espoir. Quant à Thomas, il fait preuve d’une certaine faiblesse en se soumettant au chantage de sa double R, et d’une certaine naïveté.

L’écriture

Quant au style, il reste dans la lignée du premier tome, sans distinction particulière, mais efficace.

En quelques mots…

Ce tome se place donc dans la lignée du premier, en utilisant les points de vue des membres d’une même famille pour balayer tous les aspects de l’intrigue. Ce tome est centré sur les choix individuels entre résistance et collaboration plus ou moins active. Les humains passent à l’action, mais beaucoup de questions demeurent, et je réserve encore mon « jugement » sur la série dans son ensemble.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Les interventions de sa mère le mettaient au supplice. Elles lui rappelaient l’époque heureuse de son enfance, quand les Keller formaient une véritable famille et que son monde tournait encore à peu près rond ; le CIEL n’avait pas remplacé internet, les machines ne représentaient aucun danger et il croyait que le bonheur durerait pour l’éternité, comme tous les gamins de son âge… Dix ans avaient suffi à remettre en cause ses certitudes et son univers. Rien n’était jamais définitivement acquis. Une famille unie pouvait se déchirer, une civilisation s’effondrer avec une étonnante facilité. »


« Les peurs ancestrales avaient été conjurées. Personne ne craignait plus le spectre d’une guerre mondiale. Les conséquences du réchauffement climatique ayant été prises au sérieux, les comportements avaient évolué dans le bon sens. L’essor de la robotique avait permis de se soustraire aux travaux les plus pénibles – le vieux rêve de la science-fiction était devenu réalité dans les années 2020. Pour couronner le tout, la première intelligence artificielle digne de ce nom avait enfin vu le jour en 2030, et l’on s’était empressé de lui confier des responsabilités à l’échelle planétaire… »

samedi 12 septembre 2015

Quelqu’un qu’on aime, de Séverine Vidal : à la recherche des souvenirs vivants

[Sarbacane, 2015]

Séverine Vidal est une auteure jeunesse que je ne connaissais jusqu'ici que de nom. C'est le résumé de son dernier roman pour adolescents « Quelqu'un qu'on aime » qui m'a décidée à sauter le pas, je n'ai pas résisté à l'appel du road trip en famille!

Résumé

A 21 ans, Matt se découvre qu'il est le père d'une petite Amber, âgée d'un an et demi qui chamboule sa vie et son projet de voyage. En effet, il comptait emmener son grand-père, Gary, atteint de la maladie d'Alzheimer, sur les traces de la tournée du chanteur Pat Boone en 1958, une tournée qu'il avait suivi jeune homme, avec ses amis. Il est écrit que durant ce voyage, rien ne se passera comme prévu!Et c'est sans doute ce qui pouvait leur arriver de mieux.

Thèmes classiques, événements imprévus

On aborde avec ce roman quelques thèmes largement traités dans la littérature jeunesse, notamment la maladie et la paternité, la crise d'identité d'un adolescent, le road trip à travers les Etats-Unis... Et pourtant, ce roman a le petit quelque chose en plus qui fait la différence, notamment parce qu'il réussit à nous surprendre. En effet, les choses ne se passent pas comme prévu : tempête de neige, souvenirs vacillants, rencontre ratée… C'est ce qui rendra ce voyage inoubliable pour les personnages et marquera le lecteur. Il nous apprend que le présent est fragile et inestimable.

Beaucoup de tendresse

On trouve dans cette histoire beaucoup de tendresse, notamment entre Matt et son grand-père. On est forcément touchés par ce jeune homme qui emmène Gary à la poursuite de « souvenirs vivants ». Les autres personnages rencontrés au hasard du chemin amènent chacun quelque chose au groupe, et ils forment une belle et improbable famille. On pourrait craindre un énième « roman bonheur », mais comme je l'ai déjà évoqué, l'auteure sait surprendre, et elle ne recherche pas le happy end à tout prix.

Les personnages

L'auteure nous propose dans ce roman toute une galerie de personnages, dont on adopte tour à tour le point de vue. Il y a d'abord Matt, un jeune homme très attaché à son grand-père et qui apprend sur le tas à devenir un père. Il est sympathique, mais on en sait peu sur lui, pas même ce qu'il fait dans la vie. Gary est très attachant : lucide sur sa maladie, il refuse de susciter la pitié et se défend avec un humour redoutable. Luke est un adolescent qui ne sait plus qui il est, qui a perdu ses repères. Quant à Antonia, elle a vécu des choses difficiles et ne sait pas bien quoi faire de sa toute nouvelle liberté. Enfin, Susan et Dixie sont des personnages essentiels à l'intrigue, mais peu fouillés en eux-mêmes.

L'écriture

Le style est peut-être le point faible du roman, il m'a semblé parfois maladroit. Les dialogues en particulier manquent par moments de naturel. Mais la plupart du temps, on se laisse porter, entre paysages, péripéties et introspections.

En quelques mots…

Ainsi, je me suis laissée emporter par ce road trip très sympathique, à la « Little Miss Sunshine », avec des personnages et événements inattendus, et beaucoup de tendresse. On pourrait craindre un énième « livre bonheur », mais celui-ci a, à mes yeux, un petit truc en plus et ne recherche pas le happy end à tout prix. Pour tous, à partir de 13 ans.
Merci à Charlène et aux éditions Sarbacane pour cette découverte !

Note : 4/5

Stellabloggeuse
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« Matt craignait le pire et ce n'est pas ce qui est arrivé. C'est même tout le contraire. A l'horizon, il n'y a pas de soleil couchant magnifique, on ne voit pas à cent mètres dans ce chaos glacial, il n'y a rien, rien de ce qu'il avait prévu, rêvé. Mais Matt s'en fout : ce sera ce que ce sera. Et ça sera sans doute pas si mal. »

« Il y repensera en regardant cette photo, qu'il gardera toujours, pliée en deux, dans son portefeuille. Il y repensera quand il aura l'impression bizarre que ce moment n'est jamais arrivé. C'est le présent qui est fragile ; il disparaît, il n'existe pas. […] Il voudrait garder ce moment, le retenir. Mais il ne peut pas, le présent file et c'est comme ça, alors Luke serre la main de Gary, falaise fragile qui attend, en retenant son souffle, le prochain tremblement de terre. »

mardi 8 septembre 2015

Irrésistible Fusion, de Simone Elkeles : le dernier frère Fuentes


Avouons-le, j'ai lu les deux premiers volumes des romances compliquées des Frères Fuentes de Simone Elkeles avec un enthousiasme adolescent qui m'a surprise. Malgré les clichés, les romances entre Alex et Brittany, et Carlos et Kiara m'ont convaincue et m'ont fait passer de bons moments. Il était temps de faire la connaissance de Luis, le plus jeune des trois frères.

Résumé

Luis Fuentes rêve d'un grand avenir. Il n'envisage rien d'autre qu'intégrer une université prestigieuse, pour rejoindre la NASA et aller un jour dans l'espace. Pour cela, il travaille dur et son dossier scolaire est irréprochable. Mais il ressent, malgré lui, l'appel du danger et de l'adrénaline. Et quand le destin le ramène à Fairfield, il est pris entre son désir pour l'inaccessible Nikki et l'appel du Latino Blood.

Un tome moins abouti

J'ai retrouvé avec plaisir la famille Fuentes, d'autant plus qu'Alex et Carlos sont assez présents dans ce tome, avec leurs compagnes respectives. Néanmoins, je regrette que ce tome soit moins abouti que les deux autres, notamment en ce qui concerne la romance. En effet, j'ai trouvé la relation entre Luis et Nikki assez brouillonne, elle manque de tenue à mon goût, de cohérence, avec des revirements et des changements d'humeur parfois peu compréhensibles.

Le retour du Latino Blood

Dans ce tome, on retrouve le monde des gangs, qui était moins présent dans les aventures de Carlos. Ici, Luis se retrouve dans les problèmes jusqu'au cou, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il l'aura cherché ! Malgré le danger, je n'ai pas ressenti les émotions du premier tome, lorsque Alex était menacé. La fin est presque trop belle, sans parler de l'épilogue, aussi dégoulinant que les autres !

Les personnages

Luis est un personnage plutôt agréable, doté d'humour tout comme ses frères, et d'une bonne dose de confiance en ses charmes. Il est pourtant très sentimental et ne tarde pas à imaginer Nikki à ses côtés pour la vie… Dans l'ensemble, il a, à mes yeux, un peu moins de charisme que ses deux frères, mais il a sa propre personnalité. Quant à Nikki, c'est elle, et uniquement elle, qui met en danger leur relation avec ses principes bien arrêtés. Elle a souffert, ce qui n'a pas empêché ses revirements d'attitude de m'agacer, même si elle montre un grand courage sur la fin.

L'écriture

Quant au style, il reste fidèle à lui-même, avec ce mélange d'humour et de sensualité, un registre plutôt familier sans tomber non plus dans le grossier.

En quelques mots…

Ainsi, en raison d'un personnage féminin moins attachant qu'une Brittany ou une Kiara, et d'une romance trop brouillonne à mon goût, ce dernier tome n'a pas la saveur de ses prédécesseurs. J'ai tout de même passé un bon moment de détente et apprécié de retrouver l'ensemble de la famille Fuentes. Au final, c'est au tome 2 (Carlos) que j'ai attribué la meilleure note, mais c'est le premier (Alex), qui m'avait le plus touchée et je garde pour lui une tendresse particulière. Et chaque tome a sa particularité, aucun n'est une copie conforme du précédent. Une saga pour les adolescentes qui rêvent de romance avec des bad boys !

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Nikki s'immobilise. Je passe ma main autour de sa taille et la tire doucement vers moi. Nous nous retrouvons face à face. Elle me fixe avec ses longs cils et des yeux dans lesquels je pourrais fondre si elle me laissait faire. Il y a de l'électricité dans l'air, impossible de le nier. Si nous sortions ensemble, nous serions un couple explosif... dans le très bon sens du terme. Elle m'intimide, c'est très excitant. Je ne me laisse pas facilement intimider.
- Hola, corazon, lui dis-je en relevant les sourcils.
Je m'attends à la voir sourire. Ou rire.
Je ne m'attends pas à un coup de genou dans l'entrejambe et un beau: "Va te faire
foutre!" »

« -Sérieusement, lance Alex, vous êtes déjà en train de vous battre? Vous ne vous êtes pas vus depuis plus d'un an.
-On aime se disputer, réplique Carlos. C'est une des choses qu'on fait le mieux. Pas vrai, mamacita?
Kiara lève les yeux au ciel.
-Rappelle-moi encore pourquoi je suis amoureuse de toi?
-Je te montrerais plus tard.
Kiara a l'air satisfaite de la réponse et nous serre dans ses bras, Brittany, Alex et moi. »

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Ce roman fait partie du challenge :



New Pal 2015 : 11/75

samedi 5 septembre 2015

Blue Book, d’Elise Fontenaille : un génocide oublié

[Calmann-Lévy, 2015]

Il y a quelques semaines, je lisais « Eben ou les yeux de la nuit » d’Elise Fontenaille, un roman très court mais instructif, autour du génocide qui a eu lieu en Namibie à l’aube du XXe siècle. Ce roman m’a donné envie de lire son « Blue book », un livre plus copieux autour des recherches de l’auteur sur le sujet.

Résumé

Alors qu’elle souhaitait écrire sur son aïeul, le général Mangin, qui était à la tête de la Force Noire durant la Grande Guerre, Elise Fontenaille apprend l’existence d’un génocide, au tout début du XXe siècle, dans ce qui était alors la colonie allemande du Sud Ouest africain. Elle découvre alors l’existence du Blue Book, un rapport anglais sur les exactions des allemands. Submergée par l’horreur, elle décide de partager ces connaissances avec le grand public, et nous raconte un génocide occulté quasiment jusqu’à son centenaire, en 2004.

De la colonisation au génocide

Dans ce livre, l’auteure revient aux origines de la colonisation allemande au Sud-Ouest de l’Afrique, à partir de 1883. Elle retrace les différentes étapes de l’installation des colons, et de la répression qui se durcit peu à peu envers les populations indigènes. Une répression qui donnera lieu à une rébellion des Hereros, l’ethnie la plus importante du pays. La réponse allemande, orchestrée par le général Lothar Von Trotha, n’est rien de moins qu’un génocide. Les Hereros doivent tous mourir, femmes, enfants et vieillards inclus. Puis viendra le tour des Namas, seconde ethnie du pays. En quelques années, ces peuples brillants et cultivés sont décimés, puis internés dans des camps de travail.

Les germes du nazisme

Ce qui fait froid dans le dos, en dehors des horreurs commises, c’est cette impression d’une répétition générale de ce que le régime nazi reproduira quelques décennies plus tard. Les hommes qui ont inspiré Hitler ou le docteur Mengele ont fait leurs premières armes en Namibie. (On sait néanmoins que les allemands n’ont pas inventé cela tout seuls, quelques années plus tôt les britanniques mettaient en place des camps de concentration en Afrique du Sud, et les belges ont meurtri le Congo). Des hommes capables de supprimer un peuple déclaré inférieur, tout en créant des parcs naturels pour sauvegarder des espèces animales rares. Enfin, pour parachever le tout, l’auteure nous raconte la manière dont ces événements ont été étouffés, occultés avec la complicité des autres puissances coloniales, pour ne resurgir qu’à l’aube des années 2000.

Un essai écrit comme un roman

L’auteure nous conte horreurs et violences, mais elle le fait avec toute son humanité. Elle n’a pas écrit ce livre comme un documentaire, mais comme un roman, même si les faits sont réels : elle imagine les réactions des Hereros et des Namas, ce qu’ils ont pu avoir dans la tête et dans le cœur. Elle s’identifie à eux. Cela n’atténue pas l’horreur, mais génère une profonde empathie. Le livre est écrit dans un langage simple, rendant accessible à tous la connaissance de ces événements, il ne se destine pas à un public de spécialistes.

En quelques mots…

Ainsi, cet essai écrit avec le cœur nous en apprend beaucoup sur le génocide perpétré en Namibie, et son lien avec la doctrine nazie. Un génocide longtemps ignoré du grand public, avec la complicité des grandes puissances. Une lecture éprouvante mais importante, au nom du devoir de mémoire. Et ce même si, j’en suis sûre, nous ignorons encore une grande part des brutalités de la colonisation. Mais ce livre-là a le mérite d’exister, et il est extrêmement intéressant.

Note : 4/5
Stellabloggeuse
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« On n'a jamais su trop quoi en faire, de cette île inhospitalière, autour de laquelle de grands requins rôdent inlassablement. Elle est si peu faite pour l'homme qu'on l'a appelée Shark Island... C'est là qu'on parquera les derniers Hereros!

Les prisonnières et leurs enfants; les hommes sont presque tous morts. Les femmes, il en reste quelques milliers; il faut bien s'en occuper, et aussi des petits; sans cela ils vont grandir, et vouloir se venger un jour. »

mardi 1 septembre 2015

En août 2015...

L'heure est venue de tirer le bilan du mois d'août et ses lectures de vacances!

Ce mois-ci, j’ai donc lu et/ou chroniqué :

Bien mais sans plus :


Celui qui sera mon homard, de Tom Ellen et Lucy Ivison (3/5)

J'ai vraiment aimé :

Refuges, d'Annelise Heurtier (3,5/5)
Les étoiles de Noss Head, tome 2, de Sophie Jomain : Rivalités (3,5/5)

    Ils m'ont "embarquée" :

Dent d'ours, tome 3, de Yann et Henriet : Werner (4/5, BD non chroniquée) : Un troisième tome poignant dans une Allemagne en pleine débâcle, qui conclût le premier cycle de l'histoire. Je me demande de quoi sera constitué le prochain!
Les Piliers de la Terre, de Ken Follett (4/5)
 Les Borgia, tome 1, de Kate Quinn : Le serpent et la perle (4/5)



    

Ce qui nous fait 5 romans et 1 bande-dessinée, dans des genres très variés. J'ai lu davantage, mais je n'ai pas encore trouvé le temps de chroniquer. Je retiendrai surtout le grand bonheur d'avoir retrouvé Kate Quinn, et celui d'avoir découvert Ken Follett! 

 Les chouchous du mois :
   

    Les articles les plus consultés par les visiteurs :

La 5e vague, tome 2, de Rick Yancey : La mer infinie (92 vues)
La symphonie des abysses, tome 2, de Carina Rozenfeld (56 vues)
Les piliers de la Terre, de Ken Follett (27 vues)

  Le mois prochain je souhaite lire : 

-Charlex, de Danielle Martinigol
-Un Barjavel (parce que ça fait longtemps)
-Phobos, tome 1, de Victor Dixen
-La mafia du chocolat, tome 1, de Gabrielle Zevin

  En ce moment je lis :


Du nouveau dans ma bibliothèque :

Quelqu'un qu'on aime, de Séverine Vidal (service de presse)




   Les visites du mois :

857 pages vues (blogger ne permet pas de dénombrer les visiteurs uniques). 

Bon mois de septembre à vous, bonne rentrée à ceux qui sont concernés, et bonne rentrée littéraire à tous les amoureux de romans!

  Stellabloggeuse