vendredi 31 octobre 2014

Inventaire après rupture, de Daniel Handler : une histoire d’amour assez banale, malgré un bon concept

[Nathan, 2012]

« Inventaire après rupture » de Daniel Handler est un titre qui m’a interpellée dès sa sortie. J’ai été immédiatement attirée par sa couverture rose, puis par son idée de base de revenir sur une histoire d’amour au travers d’objet. Après l’avoir – comme souvent – laissé traîner dans ma bibliothèque, il était temps de le découvrir !

Résumé

Aujourd’hui, Min va rendre ses affaires à Ed. Elle en a tout un carton, des objets témoins de leur histoire d’amour, glanés au fil des rendez-vous. En sortant un par un les objets du carton, Min écrit une lettre à Ed, où elle revient sur les grandes étapes de leur histoire et lui explique sa vision de leur rupture. Parviendra-t-elle à se libérer de ses souvenirs ?

Un concept intéressant…

J’ai été séduite par l’idée de base du roman, le fait de raconter une histoire d’amour à partir d’objets. Et ce d’autant plus que le livre est illustré de dessins de ces objets, ce qui lui donne un charme supplémentaire. Néanmoins, les bons points s’arrêtent là. Ce qui m’a poussée à aller jusqu’au bout, c’est le désir de savoir pourquoi Min et Ed avaient rompu, même si j’ai eu de gros doutes en abordant le dernier tiers.

…mais trop de longueurs

Mais pour le reste, cette lecture a été assez laborieuse. Il y a des longueurs, Min discourt interminablement avant d’en venir aux faits, truffant sa lettre de références à des films américains, de ceux qui passent dans les petits cinémas « d’art et d’essai » (je me suis souvent crue dans la série Dawson !). Quant à l’histoire d’amour elle-même, bien qu’elle compte quelques jolis moments, elle est très banale, deux individus très différents essayant de mettre leur vie sur la même longueur d’onde.

Les personnages

Même constat d’échec du côté des personnages. En effet, je n’ai pas réussi à m’attacher à Min. On la sent très aigrie par la rupture, et même si on a parfois envie de la plaindre quant à la manière dont tout cela s’est passé, je l’ai trouvé assez pédante, imbue d’elle-même, et je n’ai pas aimé son sentiment supériorité vis-à-vis d’Ed. Ce dernier m’a finalement été plus sympathique malgré ses (gros) défauts et son comportement. Mais le personnage que j’ai préféré, c’est celui d’Al, l’ami dévoué avec le cœur sur la main.

L’écriture

Quant au style, il est agréable dans l’ensemble, mais il est assez littéraire, les phrases sont longues et l’on peine parfois à reprendre son souffle. Si cela ne m’a pas dérangée en tant qu’adulte, je trouve ce choix peu judicieux pour un roman ado, il me semble que la plume « plombe » inutilement le roman. Attention, je ne milite certainement pas pour un style pauvre dans les romans ado, mais ici je l’ai trouvé en décalage avec le propos.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman qui avait du potentiel, mais qui selon moi rate sa cible. Barbant pour des ados à cause de ses nombreuses références cinématographiques, de son style trop lourd et de ses longueurs, il manque d’épaisseur et de fond pour de jeunes adultes, l’histoire d’amour étant très banale. Néanmoins la lecture n’est pas non plus désagréable, et il peut plaire aux passionnés de cinéma.

Note : 2,5/5
Stellabloggeuse
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« Je ne fume pas, même si dans les films ça paraît fabuleux. Non, moi, je gratte des allumettes dans ces nuits blanches et ruminées où je rampe en catimini sur le toit du garage, sous le ciel obscur, tandis que ma mère dort innocemment et que de rares voitures circulent au loin dans les rues désertes, quand l’oreiller ne veut pas rester frais et que les couvertures m’horripilent, que je bouge ou que je reste immobile. Là-haut, je me contente de rester assise, jambes pendantes, et de gratter des allumettes pour les regarder flamber et mourir. »

« Alors, je t’autorise un pas de plus. Le type avec moi en géo se rend compte qu’il est toujours là comme un ballot et s’éclipse. Je sens trembler mes épaules et l’arrière de mes genoux. D’un petit mouvement de tête, j’enfouis ma colère comme sous un tas de feuilles, prête à la ressortir au prochain épisode. Tu es là, trop beau – ce que tu es, ta façon de te mouvoir, de me parler. Je ne peux pas détourner les yeux. »

« Quelle conne j’étais de me prendre pour ce que je n’étais pas, quelle pauvre naze de me figurer que trois brins d’herbe font une jolie vue, que se faire embrasser rend embrassable, qu’aimer le cinéma fait de vous un cinéaste, qu’un carton de petites merdes est un trésor, qu’un garçon qui vous sourit est sérieux, qu’un moment doux est une vie plus belle. »
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Ce roman fait partie des challenges :


Challenge ABC 2014 : 13/13


Challenge New Pal 2014 : 35/20

mardi 28 octobre 2014

Le magasin des suicides, de Jean Teulé : un roman original et décalé

[Julliard, 2007]

En 2012, j’avais découvert Jean Teulé avec « Le Montespan », un titre qui avait su me séduire par son audace. Depuis, j’avais envie de découvrir d’autres titres de l’auteur, une envie aujourd’hui concrétisée avec « Le magasin des suicides », qui est sans doute son titre le plus connu.

Résumé

A une époque où la Terre est ravagée par des catastrophes successives, le désespoir est de mise. Le commerce des Tuvache, entièrement dédié aux suicides, a donc le vent en poupe. Cette famille a érigé la dépression au rang d’art de vivre, et promet à ses clients une mort garantie ou remboursée. Et il y en a pour tous les goûts ! Tout ce petit monde tourne rond, jusqu’au jour où arrive Alan et sa dangereuse joie de vivre….

Un roman noir décalé

C’est un roman décalé plein d’humour noir que Jean Teulé nous offre ici, tournant en dérision l’acte de suicide. L’idée de base est surprenante, avec cet univers futuriste (encore plus) désenchanté, où la morosité est de mise, alimentée par les journaux télévisés. Les pluies acides et autres catastrophes ont privés l’humanité d’espoir. Aussi, privés de la possibilité de réussir leur vie, il devient important pour eux de réussir leur mort, d’où le succès des Tuvache.

Une fable optimiste

L’arrivée d’Alan remet tout cet univers en cause. Avec une autre attitude, plus optimiste, le garçonnet réenchante petit à petit le quotidien, à la manière d’une fable. Grâce à Alan, le lecteur verra toujours le verre à moitié plein ! Cela affecte tous ceux qui croisent sa route et bouleverse le quotidien de la famille de manière radicale. Mais tout ne peut pas être si simple, et le dénouement a su me surprendre, dans le bon sens du terme.

Les personnages

Le roman repose avant tout sur ses personnages très réussis. Les Tuvache forment une sorte de famille Adams revue et corrigée, avec le père qui gère le commerce de mort, la mère qui fabrique des potions mortelles, l’aîné artiste maudit et anorexique, la cadette complètement inconsciente de ses atouts…et le petit dernier, ce rayon de soleil avec son zozottement craquant ! Croyez-moi, vous n’oublierez pas les Tuvache de sitôt !

L’écriture

En ce qui concerne le style, il est incisif, mordant. Jean Teulé ne fait pas dans le politiquement correct ni dans le sentiment ! Il colle bien à l’univers qu’il a mis en place ici. J’ai apprécié cet humour grinçant et le second degré avec lequel il déroule son histoire.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai passé un bon moment en compagnie de cette famille qui a fait de la mort un art de vivre, et qui se trouve tout à coup confrontée à l’optimisme. Si ce roman a des faux airs de fable, l’auteur a l’intelligence de nous proposer une fin surprenante. Vous pouvez sans crainte vous laisser tenter par ce petit ovni !

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Lui voit la vie en rose, vous vous rendez compte ? Comme s’il y avait de quoi ! On ne sait pas comment ça se fait. Et pourtant, je vous assure qu’on l’a élevé comme les deux autres qui sont dépressifs comme il se doit, alors que lui ne remarque toujours que le bon côté des choses, soupire Lucrèce en levant au-dessus d’elle une voix tremblante d’indignation. On le force à regarder les infos à la télé pour tenter de le démoraliser mais si un avion transportant deux cent cinquante passagers s’écrase et qu’il y ait deux cent quarante-sept morts, lui ne retient que le nombre de rescapés ! »

samedi 25 octobre 2014

A comme association, tome 1, d’Erik L’Homme : La pâle lumière des ténèbres


Cela faisait longtemps que j’avais envie de découvrir « A comme association », fruit de la collaboration entre Erik L’Homme, que je n’avais encore jamais lu, et Pierre Bottero auquel je voue une admiration sans borne. Erik L’Homme étant l’invité d’honneur des Oniriques, un excellent salon des littératures de l'imaginaire proche de chez moi, en mars prochain, je me suis décidée à me lancer.

Résumé

Jasper, 15 ans, travaille pour l’Association qui s’est donné pour mission d’assurer une bonne cohabitation entre les Normaux (les humains) et les Anormaux (vampires, trolls, goules, et j’en passe !). Agent stagiaire, il doit encore faire ses preuves, on lui confie une mission importante auprès des vampires. Il devra compter sur ses pouvoirs de sorcier et son redoutable sens de l’humour pour se sortir de situations parfois désespérées.

Un roman fantastique décalé

Je me suis beaucoup amusée en lisant ce premier tome qui est bourré d’humour. Jasper est en effet un spécialiste en blagues pourries complètement assumées ! Il semble aussi avoir un don pour s’attirer des ennuis. Ainsi l’auteur se réapproprie les codes du fantastique et s’amuse avec, ce qui produit quelque chose de complètement décalé.

Une bonne mise en bouche

Côté intrigue, ce premier tome est assez léger, il est d’ailleurs très court. Je pense qu’il faut le prendre comme une introduction, une mise en bouche, le temps de se familiariser avec Jasper, son quotidien, et le travail de l’association. Ainsi l’intrigue est assez simple, mais riche en rebondissements et je ne me suis pas ennuyée un instant.

Les personnages

Jasper est un personnage attachant. Maladroit au quotidien, particulièrement avec les filles, il devient très concentré dès lors qu’il s’agit de magie. Son humour à toute épreuve pourrait lui donner un petit côté énervant, mais il m’a fait sourire, d’autant plus qu’il a aussi beaucoup d’autodérision.

L’écriture

Quant au style, je l’ai trouvé extrêmement pétillant, vif. L’écriture est fluide et vivante. L’humour est omniprésent avec des jeux de mots, des expressions détournées. Il y a également de nombreuses références, au Seigneur des Anneaux notamment, aux littératures de l’imaginaire de manière générale. Pour moi, c’est un cocktail qui fonctionne.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un roman fantastique léger, complètement décalé qui a su me séduire. Ce tome est un peu rapide mais c’est une bonne mise en bouche qui permet de se familiariser avec le personnage et son univers. J’ai apprécié Jasper et son humour, j’ai hâte de le retrouver plus tard, et de découvrir Ombe sous la plume de Pierre Bottero.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Le monde moderne a produit de très bonnes choses, comme le caramel au beurre salé, les Doors ou le philosophe Gaston Saint Langers, mais il faut reconnaître qu’il a tout faux sur pas mal d’autres plans. La nature, par exemple. La magie n’est possible que par la nature. Nature qui porte en elle une part d’ombre et des secrets. Elle n’a pas de volonté, pas de pensée. Elle existe. Autonome. Libre et indifférente, sauf pour ceux qui déploient des efforts pour lui parler : les magiciens, sorcières et assimilés. Les magiciens n’essaient pas d’appliquer au monde leurs concepts humains, ils ne le regardent pas de haut, ne tentent pas de le soumettre. Ils s’y promènent et sollicitent des alliances de circonstance. »

« Le destin n’est que la conjugaison du hasard et de la volonté. On peut souhaiter et guetter toute sa vie une occasion qui ne vient jamais. Inversement, il suffit d’une opportunité qu’on ne saisit pas et on passe à côté de son destin. »

mardi 21 octobre 2014

Wild, de Cheryl Strayed : une randonnée pleine d’émotions

[Flammarion, 2013]

Quand il a été lu au sein du groupe de lecture de ma bibliothèque, « Wild » de Cheryl Strayed a fait l’unanimité. On disait ce récit de voyage, ou plutôt de randonnée, drôle et émouvant. Les lecteurs auxquels j’ai pu conseiller ce titre depuis ont tous eu la même réaction. Aussi, il était temps que je le découvre par moi-même, ce qui est chose faite grâce à Babelio et Masse Critique !

Résumé

En 1995, armée de ses 26 ans, d’une bonne paire de chaussures et d’un sac qui fait bien la moitié de son propre poids, Cheryl Strayed se lance sur le « Pacific Crest Trail », un chemin tout juste inauguré, pour une randonnée de 1700 kilomètres. La jeune femme voit cette marche comme un moyen d’affronter ses problèmes : la mort brutale de sa mère, son divorce tout frais, son expérience avec l’héroïne… Elle veut faire le point, méditer, remettre sa vie sur les rails. Mais très vite, elle ne peut penser qu’à ses douleurs physiques et aux conditions climatiques. Trouvera-t-elle en elle la force d’aller jusqu’au bout ?

Voyage et introspection

En racontant son périple plus de quinze ans après l’avoir effectué, Cheryl Strayed nous livre à la fois sa randonnée, du désert des Mojaves au Pont des dieux (à la frontière de l’Oregon et de l’Etat de Washington), mais aussi et surtout son voyage intérieur, son introspection. En effet, tout au long de son récit, elle nous livre aussi ses souvenirs, ses douleurs, un engrenage autodestructeur qui a commencé avec la perte de sa mère. Certains passages sont très émouvants, voire poignants, je pense notamment à celui avec la jument, Lady.

Les préoccupations physiques

Pourtant, la randonnée force aussi Cheryl à mettre ses démons à distance. En effet, sa préoccupation première devient la douleur physique, le chemin l’éprouve, d’autant plus qu’elle n’était pas préparée. Elle subit le poids de son sac, ses pieds couverts d’ampoules. Suivent de près la faim, la chaleur et le manque d’eau, ou à l’opposé le froid et la neige. La peur d’être une femme seule face aux animaux sauvages et aux hommes mal intentionnés. Les occasions de prendre une douche et de manger un bon repas sont rares, et l’argent vient vite à manquer. Mais quelques rencontres couplées à sa volonté de fer lui donnent le courage de mettre un pied devant l’autre.

Les paysages et les rencontres

Mais comme tout récit de voyage, celui-ci est aussi fait de paysages. En compagnie de Cheryl, nous traversons la Californie et l’Oregon, de la froide Sierra Nevada aux sommets volcaniques de l’Oregon, en passant par des forêts épaisses et des lacs d’altitude. Nous rencontrons aussi d’autres randonneurs, mais également des hôtes d’un soir qui nous montrent que l’humain peut être profondément gentil et désintéressé.

Une jeune femme attachante

On s’attache facilement à Cheryl, cette jeune femme maladroite qui a foncé tête baissée dans ce projet de randonnée avec un minimum de préparation. Ses « gaffes » apportent une petite touche de comique bienvenue à son récit. Elle est paradoxale, à la fois très forte, dotée d’une volonté à toute épreuve, mais aussi fragile, prête à se briser. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre son avancée et le cours de ses pensées.

L’écriture

Quant au style, je l’ai trouvé simple mais agréable. La lecture est fluide et la plume est suffisamment riche pour décrire tout le décor qui l’entoure, mais aussi la palette de ses émotions. Les descriptions, qui sont la clé de voûte de ce type de récit, sont réussies. Il y a également de la sincérité et de l’émotion, ainsi qu’une touche d’autodérision. On sent le bagage littéraire de Cheryl Strayed et son travail en atelier d’écriture, qui lui ont permis de bien raconter son histoire.

En quelques mots…

Ainsi, j’ai passé un moment très agréable en compagnie de cette jeune femme, à suivre ses pas de la Californie à l’Etat de Washington, mais aussi le cours de ses pensées et son combat contre ses démons. A ressentir avec elle la douleur physique, la peur, mais aussi la joie des rencontres inattendues et des témoignages de sympathie. C’est un récit vivant, parfois drôle et souvent émouvant, que l’on quitte à regrets.

Note : 4/5
Stellabloggeuse

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« Je m’étais imaginée méditant pendant des heures sur fond de coucher de soleil, le regard tourné vers des lacs cristallins. Je m’étais attendue à verser, jour après jour, des larmes de tristesse cathartique puis de joie réparatrice. Au lieu de ça, je me contentais de gémir, non pas à cause de mes tourments, mais parce que mes pieds, mon dos et les plaies de mes hanches me faisaient mal. Et en cette deuxième semaine sur le chemin, alors que le printemps était sur le point de céder officiellement la place à l’été, parce que j’avais tellement chaud que ma tête semblait sur le point d’exploser. »

« Mon rythme n’avait rien à voir avec celui des moyens de locomotion que l’on utilise normalement pour parcourir le monde. Les kilomètres ne défilaient pas. Ils formaient de longs méandres d’herbes folles, de mottes de terre, de brins d’herbes, de fleurs courbées par le vent, d’arbres tordus et grinçants. Ils étaient faits du son de ma respiration et de celui de mes pas sur le chemin, l’un après l’autre, accompagnés des cliquetis de mon bâton. Chacun d’eux devait être affronté avec humilité. »


« Je m’apprêtais à franchir une frontière. La Californie s’étendait derrière moi tel un long foulard de soie. Je ne me trouvais plus complètement nulle. Et je n’étais pas non plus une putain de guerrière amazone. Je me sentais simplement féroce, humble et concentrée sur moi-même, en sécurité dans ce monde. »

samedi 18 octobre 2014

L’Epreuve, tome 1, de James Dashner : Le labyrinthe

[PKJ, 2012]

Les dystopies ont actuellement le vent en poupe dans les rayons des librairies, mais aussi au cinéma puisque les adaptations se sont multipliées ces dernières années. Ainsi, cette semaine a vu la sortie au cinéma du « Labyrinthe », adapté du roman de James Dashner. Comme la bande annonce me faisait assez envie, j’ai décidé de le mettre à mon programme d’octobre.

Résumé

Lorsque Thomas arrive dans le Labyrinthe via un ascenseur, il se rend compte qu’il n’a plus aucun souvenir de qui il est et d’où il vient, mis à part son prénom. Il découvre le Bloc et le Labyrinthe, peuplé uniquement d’adolescents mâles. La communauté s’est peu à peu organisée pour les tâches du quotidien, et chaque jour, ils cherchent la sortie, inlassablement. Mais Thomas est différent et son arrivée risque bien de bouleverser leur quotidien et de précipiter la fin du Labyrinthe…

Une intrigue bien menée

L’intrigue de ce roman démarre doucement, Thomas découvre son environnement, et nous avec lui. C’est un tome introductif, l’auteur pose les bases de son histoire, il ne faut donc pas s’attendre à trouver de l’action à chaque page. Néanmoins, les rebondissements sont assez nombreux et la fin est haletante, même si elle est assez « facile». Elle pose tout de même beaucoup de questions qui donnent envie de découvrir le second tome, malgré les bémols que je vais évoquer par la suite.

Un univers peu développé

Mon principal regret concerne l’univers de ce roman, qui est très peu développé, vraiment pauvre par rapport aux autres romans du genre que j’ai pu lire. Je suis consciente que cela s’explique en partie par l’enfermement des garçons dans le Labyrinthe et par leur amnésie, mais cela m’a vraiment manqué et j’attends du prochain tome quelque chose de beaucoup plus étoffé.

Les personnages

Mon autre regret concerne les personnages qui manquent d’épaisseur. Mis à part Thomas que nous suivons en permanence, nous n’avons qu’un aperçu succinct des autres. Je ne me suis pas vraiment attachée à Thomas et à sa frustration perpétuelle, même si j’ai admiré son courage et son intelligence.

L’écriture

Quant au style, il est simple, la lecture est fluide, sans obstacle. Trop simple malheureusement, j’ai trouvé la plume assez pauvre, surtout en ce qui concerne les descriptions, qui sont quasiment inexistantes. Peut-être qu'il y a aussi un souci de traduction, je ne sais pas. On est constamment soit dans le dialogue, soit dans l’action. Je n’ai pas ressenti d’émotion, même pendant les scènes qui auraient du en susciter.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un livre bien mené dans l'ensemble et assez trépidant sur la fin, mais l’univers est beaucoup trop pauvre à mon goût, il n'y a pas assez de descriptions. Les personnages n'ont pas non plus réussi à me toucher. Mais la lecture n'est pas désagréable et la fin suscite la curiosité vis à vis du tome suivant, que j’espère plus étoffé. Dans l’ensemble c’est une déception, car tous les avis que j’avais pu lire jusqu’ici étaient enthousiastes, et aussi parce que j’avais lu un excellent roman juste avant. Mais je pense que celui-ci pourrait plaire aux adolescents peu familiers de la lecture, grâce à cette simplicité qui m’a laissée sur ma faim. Et je pense aussi voir le film, qui peut étoffer l’univers qui apporter de l’émotion par rapport au texte.

Note : 3/5
Stellabloggeuse

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« Le Monde parut tournoyer, se fondre en un tourbillon de visages, de couleurs et de lumières. Des émotions contradictoires lui tordaient les entrailles; il aurait voulu hurler, pleurer et vomir tous à la fois. Les garçons s'étaient tus.
Quelqu'un prit la parole :
- Content de te voir, tocard. Bienvenue au Bloc.
Thomas n'oublierait jamais ces mots. »


« - Maintenant, tu sais ce qui rôde à l'intérieur du Labyrinthe, mon pote. Comme ça, tu as compris qu'on n'est pas là pour rigoler. Te voilà dans le Bloc. On compte sur toi pour nous aider à faire ce qu'on attend de nous.
- A savoir ? interrogea Thomas, qui avait très peur d'entendre la réponse.
Newt le dévisagea bien en face. Thomas pu distinguer les moindres détails de son visage, de sa peau et de son front barré d'un pli sévère.
- Trouver la sortie de ce foutu Labyrinthe pour rentrer chez nous, dit Newt. »

mercredi 15 octobre 2014

La passe miroir, de Christelle Dabos, livre 1 : Les fiancés de l’hiver


« Les fiancés de l’hiver » de Christelle Dabos, qui est aussi le premier roman de l’auteure, marque le début d’une saga fantasy intitulée « La passe miroir ». Ce titre, qui a été publié suite à un concours d’écriture organisé par Gallimard, m’avait été plusieurs fois recommandé par des connaissances ou des copinautes. Et je me suis enfin lancée !

Résumé

Ophélie vit dans un monde qui a explosé bien longtemps auparavant : la Terre n’est plus une planète, mais un ensemble d’arches qui gravitent autour d’un noyau et l’on ne peut passer de l’une à l’autre qu’en empruntant un dirigeable. La jeune fille vit sur l’arche des animistes. Elle a le pouvoir de lire les objets et tient un musée. Cette vie tranquille correspond tout à fait à son caractère discret et peu confiant, mais elle va bientôt voler en éclat : Ophélie doit être mariée à un membre influent de l’arche du Pôle, bien loin de sa famille. Elle suit Thorn, son futur époux, à la Citacielle, mais parviendra-t-elle à s’adapter à ce monde glacé et brutal, alors que sa vie est menacée ?

Un univers extrêmement riche

Je ne tournerais pas autour du pot, j’ai a-do-ré cette lecture ! Le point fort du roman est son univers, extrêmement riche. L’auteure prend le temps de le déployer, petit à petit, avec délicatesse, comme de la dentelle. Il y a beaucoup de trouvailles intéressantes et une forme de magie nouvelle. Mais on y retrouve aussi des références connues, notamment un petit côté « Alice au Pays des Merveilles ». C’est bien simple, je n’ai pas croisé de si bel univers chez un auteur jeunesse français depuis Pierre Bottero, et j’ai souvent pensé à Philip Pullman et son « A la croisée des mondes » au cours de ma lecture.

Une intrigue maîtrisée

Vous ne trouverez pas dans ce roman une action trépidante, mais l’histoire est tout de même très riche en événements et en rebondissements inattendus. Simplement, l’auteure pose les bases petit à petit, et tout comme Ophélie qui arrive dans un nouvel environnement, nous sommes d’abord des observateurs attentifs. Néanmoins les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu, et Ophélie nous réserve quelques belles frayeurs ! C’est une intrigue de Cour, pour l’essentiel, un monde impitoyable où les apparences sont souvent illusoires. La fin, qui est ouverte, donne très envie de se jeter sur le second tome, qui n’est malheureusement pas encore sorti (peut-être en février 2015, mais rien d'officiel pour l'instant).

Les personnages

Les personnages sont également un point fort du roman, ils sont bien construits et ont tous un intérêt. Ophélie est très attachante, je me suis beaucoup reconnue dans cette jeune fille discrète qui déteste attirer l’attention. Elle connaît une belle évolution, j’ai aimé la voir s’affirmer. En revanche, elle a du mal avec les sentiments, en tout cas en ce qui concerne les hommes. Novice en la matière, elle a du mal à démêler ce qu’elle ressent.

J’ai beaucoup aimé Thorn et ses airs bourrus, assez torturé mais néanmoins protecteur. J’ai plutôt tendance à lui faire confiance, nous verrons par la suite si j’ai eu raison. Sa tante Berenilde est difficile à cerner, tantôt bienveillante tantôt dure, on se demande quel est son véritable but. Roseline, la tante d’Ophélie, est un personnage étonnant sous ses dehors rigides, prête à tout pour défendre sa nièce. Quant à la mère d’Ophélie, c’est une catastrophe ambulante, toujours à dire ce qu’il ne faut pas ! Il y en a encore beaucoup d’autres à citer, mais je vous laisse le plaisir de les découvrir !

L’écriture

Quant à la plume, elle est très agréable, bien affirmée pour un premier roman, je n’ai pas noté de grosse maladresse. Les descriptions sont très réussies, minutieuses, donnant vie à cet univers, et les dialogues sont convaincants. L’ensemble est vivant et l’on prend plaisir à suivre Ophélie. Il ne manque qu’un peu plus d’émotions pour que le mélange soit parfait, mais je chipote !

En quelques mots…

Ainsi, j’ai eu un coup de cœur pour ce roman et son bel univers qui se déploie petit à petit. J’ai adoré passer du temps en compagnie de cette vaste galerie de personnages, tous bien construits. L’intrigue est habilement menée et j’ai déjà hâte de savoir ce que Christelle Dabos nous réserve pour la suite. A conseiller à tous ceux qui aiment les univers fantasy, à partir de 12/13 ans (pour les bons lecteurs qui ne sont pas effrayés par les livres épais).

Note : 5/5 (Coup de cœur)
Stellabloggeuse

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« Ses lointains ancêtres avaient assisté à la dislocation de leur univers. S’étaient-ils laissé mourir pour autant ? Non, ils s’étaient inventé une autre vie. Ophélie glissa derrière ses oreilles les mèches de cheveux qui lui roulaient sur le front, pour se dégager le visage. Ses lunettes s’éclaircirent sur son nez, dispersant la grisaille qui s’y était accumulée depuis des heures. Elle était en train de faire l’expérience de sa propre Déchirure. Elle avait toujours la peur au ventre, mais elle savait maintenant ce qui lui restait à faire. Elle devait relever le défi. »

« Lire un objet, ça demande de s’oublier un peu pour laisser la place au passé d’un autre. Passer les miroirs, ça demande de s’affronter soi-même. Il faut des tripes, t’sais, pour se regarder droit dans les mirettes, se voir tel qu’on est, plonger dans son propre reflet. Ceux qui se voilent la face, ceux qui se mentent à eux-mêmes, ceux qu’ils se voient mieux qu’ils sont, ne pourront jamais. Alors crois-moi, ça ne court pas les trottoirs ! »


« Suspendue dans la nuit, ses tours noyées dans la Voie Lactée, une formidable citadelle flottait au-dessus de la forêt sans qu’aucune attache la reliât au reste du monde. C’était un spectacle complètement fou, une énorme ruche reniée par la terre, un entrelacs tortueux de donjons, de ponts, de créneaux, d’escaliers, d’arcs-boutants et de cheminées. Jalousement gardée par un anneau gelé de douves, dont les longues coulées s’étaient figées dans le vide, la cité enneigée s’élançait au-dessus et au-dessous de cette ligne. Constellée de fenêtres et de réverbères, elle réfléchissait ses mille et une lumières sur le miroir d’un lac. Sa plus haute tour, elle, harponnait le croissant de la lune. »
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Ce roman fait partie du challenge :


Big Challenge 2014 : 8/5

samedi 11 octobre 2014

Au revoir là-haut, de Pierre Lemaitre : le désarroi des vétérans de la Grande Guerre

[Albin Michel, 2013]

Depuis sa sortie, ce titre de Pierre Lemaître, qui a reçu le prix Goncourt 2013, m’a intriguée. Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée de le lire pour un club de lecture, je me suis lancée, mais cela n’e s'est pas passé comme je l’imaginais…

Résumé

Albert Maillard et Edouard Péricourt sont deux survivants de la Première Guerre Mondiale, et ce à plus d’un titre puisque leur supérieur, le lieutenant Pradelle, a tenté de les assassiner sur le champ de bataille. Et maintenant ? L’un maladivement timide et renfermé, l’autre gueule cassée sans perspective d’avenir, la patrie reconnaissante les a bien vite abandonnés, plus prompte à célébrer les morts que les vivants. C’est alors que vient à Edouard l’idée d’une arnaque profondément immorale…

Un manque d’implication

J’ai mis beaucoup de temps à entrer dans ce roman que j’ai lu en plusieurs fois, avec des pauses pouvant durer une quinzaine de jours. La première partie a été particulièrement laborieuse. Pourtant, le roman n’est pas inintéressant, loin de là, c’est une vision intelligente de la situation des soldats après la guerre, eux qui ont perdu leur raison d’être et leur place dans la société. Il me semble que je n’ai tout simplement pas adhéré à la manière dont l’auteur raconte son histoire, en restant un peu extérieur, en spectateur, sans s’impliquer vraiment. Ainsi, je n’ai pas réussi à investir émotionnellement cette histoire.

Une seconde partie plus réussie

Néanmoins, j’ai trouvé la seconde partie du roman plus addictive et plus vivante. On entre enfin dans le vif du sujet, avec l’arnaque. Les pièces du puzzle s’assemblent peu à peu et l’étau se resserre autour des personnages, le tout régulièrement agrémenté d’un humour noir que j’ai apprécié. On est davantage dans la satire, et c'est assez réjouissant. Cependant, après les longueurs du début du roman, j’ai trouvé que la fin était au contraire un peu rapide. On peut tout de même s’en satisfaire, et imaginer le destin de chacun avec les quelques éléments fournis par l’auteur.

Les personnages

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, à commencer par Albert, cet homme craintif, voire couard, et manquant cruellement d’initiative. Edouard l’artiste fantasque m’a un peu plus intéressée, mais on ne rentre pas suffisamment dans sa psychologie pour éprouver de l’affection. En revanche j’ai trouvé le personnage de « méchant » de Henri d’Aulnay-Pradelle assez réussi, réjouissant.

L’écriture

En ce qui concerne le style, les qualités littéraires sont là, aucun doute là-dessus, sans être exceptionnelles non plus. Les descriptions sont bien menées et l’auteur fait planer sur son roman une atmosphère tantôt sombre, tantôt burlesque, le ton est grinçant. Mon seul regret, encore une fois, c’est le manque d’émotion, ce roman est écrit avec force détails mais sans empathie.

En quelques mots…

Ainsi, je ressors globalement déçue de cette lecture, même si le roman est intéressant et que le style est bon. Je n’ai pas réussi à entrer dans l’histoire et à m’y impliquer, j’ai ressenti des longueurs. La deuxième partie m’a davantage plu, même si le final est quant à lui un peu rapide. C’est donc un bon roman historique, mais il manque pour moi quelque chose qui le rendrait plus humain. Je pense tout de même tenter de lire l’un des romans policiers de l’auteur, qui ont l’air excellents.

Note : 3/5
Stellabloggeuse
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« Il revoyait Pradelle lui foncer dessus sur le champ de bataille et ressentait presque physiquement la manière dont le trou d’obus l’avait, en quelque sorte, aspiré. Il lui était néanmoins difficile de se concentrer longtemps, de réfléchir, comme si son esprit n’était pas encore parvenu à retrouver sa vitesse de croisière. Toutefois, peu après son retour à la vie, les mots lui vinrent : on avait essayé de le tuer. L’expression sonnait bizarrement, mais elle ne semblait pas déraisonnable ; somme toute, une guerre mondiale, ça n’était jamais qu’une tentative de meurtre généralisée à un continent. Sauf que cette tentative-là lui avait été personnellement destinée. »


« En le tenant contre lui, Albert se dit que pendant toute la guerre, comme tout le monde, Edouard n’a pensé qu’à survivre, et à présent que la guerre est terminée et qu’il est vivant, voilà qu’il ne pense plus qu’à disparaître. Si même les survivants n’ont plus d’autre ambition de de mourir, quel gâchis… »

mardi 7 octobre 2014

Vampire academy, tome 6, de Richelle Mead : Sacrifice ultime

[Castelmore, 2012]

*Attention, il s’agit du dernier tome d’une saga, présence de spoilers sur les tomes précédents*

Il y a deux ans environ, je découvrais la série « Vampire academy » de RichelleMead. Après un début en douceur avec le premier tome, j’ai de plus en plus apprécié mes lectures, jusqu’à engloutir la seconde moitié de la série en un trimestre ! C’est donc à la fois avec hâte et appréhension que j’ai commencé cet ultime tome…

Résumé

Accusée du meurtre de la reine Tatiana, Rose est emprisonnée et risque la peine capitale. Mais c’est sans compter sur sa famille et ses amis… Evadée, Rose prend la large tandis que Lissa reste à la cour pour tenter d’élucider le meurtre. Incapable de rester inactive, Rose va partir à la recherche de l’enfant illégitime d’Eric Dragomir, pour soutenir Lissa. Pendant ce temps, la Cour est agitée par l’élection du nouveau souverain.

Enquête et sentiments

Dans ce tome, Rose et Lissa se trouvent de nouveau séparées. Nous suivons donc en parallèle la quête de Rose et la vie de Lissa à la Cour, via leur lien. Il y a également un certain équilibre entre l’intrigue à proprement parler, la recherche du meurtrier de la reine et les sentiments que Rose doit à tout prix démêler, maintenant que Dimitri et Adrian sont tous les deux présents pour elle. Si les triangles amoureux n’ont rien d’original dans les romans pour adolescents, j’ai particulièrement apprécié celui-ci, mené avec beaucoup d’intelligence, même si on a forcément mal au cœur pour le perdant de l’histoire.

Une fin qui tient ses promesses malgré quelques bémols

Dans l’ensemble, je dirais que ce n’est pas le meilleur tome de la série, j’ai davantage apprécié les troisième et quatrième tomes. Cependant, c’est une fin qui tient globalement ses promesses, même si je l’aurais voulu un peu plus « grandiose », et plus « épaisse », je trouve que cela va un peu vite. En tout cas j’ai apprécié l’absence d’un complet happy end, beaucoup d’incertitudes pèsent encore sur le monde des Moroï et sur le devenir de certains personnages.

Les personnages

Avec cet ultime tome, Rose finit de mûrir et de devenir une jeune femme pleinement consciente de ce qu’elle est et de ce qu’elle veut. Elle garde néanmoins son humour et son impulsivité qui font tout son charme. C’est vraiment un personnage intéressant. On retrouve enfin Dimitri qui remonte la pente après sa dépression, tandis qu’Adrian est un peu en retrait et toujours sujet à ses démons. Lissa se montre de plus en plus solide, mais elle reste un personnage auquel j’ai du mal à m’attacher. Le tandem très contrasté Abe/Janine continue à beaucoup m’amuser. Enfin j’apprécie Sydney et Jill que j’aimerais connaître davantage, ce qui devrait être chose faite lorsque je lirai le spin-off « Bloodlines », dont j’attends qu’il soit enfin réédité chez nous.

L’écriture

Quant au style, il reste toujours aussi agréable, dosant l’action et les émotions, les réflexions et l’humour, la retenue et la sensualité. Les dialogues restent naturels, spontanés, souvent drôles. Je n’en ai pas eu assez !

En quelques mots…

Ainsi, ce sixième et dernier tome, même s’il n’est pas le meilleur de la série, lui apporte une fin digne de ce nom qui devrait globalement combler tous les fans et qui m'a rendue à la fois heureuse et triste. Le triangle amoureux atteint son paroxysme sans susciter la désapprobation ou l’agacement. Les personnages sont toujours aussi délicieux et me manqueront. Mon principal regret c’est que la fin elle-même soit un peu rapide à mon goût, mais on ne veut jamais que ça finisse, lorsqu’on est dans une saga coup de cœur…

Note : 5/5 (Coup de cœur), pas tant pour ce tome qui est un peu en dessous par rapport au troisième ou au quatrième, que pour l’ensemble de la série que je ne suis pas prête d’oublier

Stellabloggeuse
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Ce roman fait partie du challenge :


Challenge New Pal 2014 : 34/20
(Le n°33 étant le t5 du manga Sailor Moon, non chroniqué ici)
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« -Ah ! Ma fille ! soupira-t-il. A peine dix-huit ans, et tu as déjà été accusée de meurtre, tu as déjà apporté ton aide à des criminels et tué plus de Strigoï que la plupart des gardiens en verront dans toute leur vie. (Il marque une pause). Je ne pourrais pas être plus fier. »

« Je croyais que tout avait changé la nuit où Lissa m’a sauvé. Mais je me trompais. Il ne s’agit pas que de guérir, loin de là… (Il faillit se perdre dans ses pensées, mais se ressaisit) Pas un jour ne s’écoule sans que je redécouvre quelque chose : une émotion que j’avais oubliée, une évidence qui m’avait échappé, une beauté que je ne savais plus voir. »


« En quoi consistait réellement l’amour ? S’agissait-il de fleurs, de chocolats et de poèmes ? Ou bien d’autre chose ? S’agissait-il d’être capable de finir les plaisanteries de l’autre ? D’avoir une confiance absolue en lui ? De savoir qu’il vous connaissait si bien qu’il comprenait toujours ce qui vous poussais à agir comme vous le faisiez, parce qu’il aurait fait la même chose que vous s’il était à votre place ? Depuis une semaine, je prétendais que mon amour pour Dimitri était en train de se faner, alors qu’en réalité il n’avait fait que croître. »