mardi 16 septembre 2014

Ici et maintenant, d’Ann Brashares : la nostalgie du présent


Ann Brashares a d’ores et déjà marqué ma vie de lectrice avec Quatre filles et un jean, une histoire d’amitié et d’adolescence particulièrement chère à mon cœur. Aussi, lorsque l’occasion s’est présentée de découvrir ce nouveau titre davantage tourné vers la dystopie, je n’ai pas hésité.

Résumé

Prenna et ses compatriotes ont immigré de la fin des années 2090, marquées par la maladie et le chaos, pour rejoindre l’année 2010 qui leur semble paradisiaque en comparaison. Le petit groupe tente de se fondre à la société et à préserver son secret. Pour cela, il faut respecter un certain nombre de règles, notamment celle de ne pas nouer de relation intime avec les natifs de cette époque. Mais faut-il pour autant renoncer à changer le futur ?

Une dystopie qui revisite le voyage dans le temps

J’ai apprécié l’idée de base de ce roman, à savoir une sorte de science-fiction inversée : cette fois, c’est le futur qui s’installe à notre époque. Ainsi Ann Brashares a revisité avec intelligence le thème du voyage dans le temps. L’histoire est bien menée, assez prenante, même s’il ne se passe rien de très complexe. L’auteure s’approprie le genre dystopique, nous sommes en présence d’un groupe qui a immigré avec des intentions louables, qui a mis en place un certain nombre de règles, mais qui a finalement dérivé vers un embrigadement des esprits et une surveillance constante. Le groupe dans lequel vit Prenna a perdu de vue ses idéaux et privilégie son confort de vie.

Action, écologie et romance

Ce roman nous propose ainsi un mélange d’action, de réflexion écologique et de romance. L’action réside dans la tentative de Prenna pour tenter de changer le futur, d’éviter à l’humanité de connaître l’époque d’où elle vient. J’ai aimé la dimension écologique de cette histoire, Ann Brashares nous invite à ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure, sur notre chance de bénéficier de la biodiversité et d’un climat tempéré. L’auteure est nostalgique de ce que nous allons perdre. Le réchauffement climatique menace cet écosystème et pourtant, nous ne ferons sans doute rien avant qu’il soit trop tard. Espérons donc que nous serons capables de voyager dans le temps nous aussi… En revanche, concernant la romance, elle est assez effacée et n’a qu’un intérêt limité, même s’il y a une pointe d’émotion à la fin.

Les personnages

Les personnages ne sont pas extrêmement fouillés. Prenna m’a été assez sympathique, elle est révoltée et n’hésite pas à prendre des risques pour ce qu’elle croit juste. Ethan est un garçon qui a de l’humour et qui la comprend mieux qu’elle ne s’y attend, mis à part cela il n’a pas vraiment d’utilité propre. Les dirigeants de la communauté de Prenna font froid dans le dos et sont assez méprisables. Dans l’ensemble il n’y a pas vraiment de personnage qui m’aurait frappée et dont j’aurais envie de vous parler.

L’écriture

Quant au style d’écriture, il est fluide et simple, la lecture est agréable et sans obstacle. Les descriptions sont suffisantes, il n’y a rien à redire pour un roman de ce genre.

En quelques mots…

Ainsi, Ann Brashares s’approprie avec succès le thème du voyage dans le temps et la dystopie. Elle développe un propos écologique intéressant et nous propose de l’action, même si elle est assez simple. En revanche, les personnages et la romance ne m’ont pas pleinement convaincue, l’ensemble manque un peu de profondeur. Mais j’ai passé un bon moment avec ce roman, à destiner aux ados à partir de 13 ans.

Note : 3,5/5
Stellabloggeuse
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« Cela fait quatre ans que j’habite ici et je n’en reviens toujours pas. Quelle beauté. Au début, c’était trop pour moi – les sons, les couleurs, les odeurs, les chants, les oiseaux, les facéties des écureuils, le simple fait de pouvoir rester dehors. J’étais sous le choc ; Maintenant, je savoure tout cela intensément chaque jour. Je suis abasourdie par la luxuriance, la générosité de la nature, par tout ce qu’on peut planter, cueillir, ramasser, par les endroits où l’on peut se baigner. Les gens d’ici prétendent que les plus belles choses ont déjà disparu, mais ils se trompent. Ils ont encore tant à perdre. »

« J’ai du mal à supporter qu’une telle souffrance puisse être résumée en une phrase correcte avec des mots ordinaires. On peut même la résumer en un mot : épreuve. »


« Mais les gens d’ici ont une drôle de manière d’agir pour éviter le désastre. Ils organisent la journée mondiale de la planète et achètent des produits bio pour se donner bonne conscience. Comme s’il suffisait de porter des chaussette en chanvre et de dormir dans des draps en coton produits sans pesticide pour y changer quelque chose. En revanche, personne ne s’attaque au plus important. Parce que ça leur coûterait trop. Personne n’est prêt à faire les sacrifices nécessaires. Les hommes politiques n’en ont pas le courage. Un jour, ils seront bien obligés d’exiger des sacrifices, ils n’auront plus le choix, mais ce jour-là ce sera déjà trop tard. »

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