samedi 28 juin 2014

Vampire academy, tome 5, de Richelle Mead : Lien de l’esprit

[Castelmore, 2011]

*Attention, il s’agit du tome 5 d’une série, présence de spoilers sur les tomes précédents*

Je n’ai plus besoin de vous dire combien j’apprécie (le mot est faible, je suis carrément accro) « Vampire academy » de Richelle Mead. Après un premier tome qui pose les bases de la série et de son univers, j’ai adoré le deuxième tome, le troisième et le quatrième Je n’ai pas pu attendre bien longtemps avant de me jeter sur le 5e (et avant-dernier) tome !

Résumé

Rose n’a pas réussi à tenir sa promesse et à libérer l’âme de Dimitri en le tuant. Pire, il s’est résolu à revenir en Amérique pour se venger d’elle, dès qu’elle mettra un pied hors de l’académie. Car pour Rose et Lissa, l’heure de la remise des diplômes est arrivée. Malgré tout, Rose avance, et essaie de donner sa chance à Adrian. Ils partent pour la Cour, où Rose et Lissa mettront un plan en œuvre pour tenter une dernière fois de sauver Dimitri de lui-même…


Un tome prenant malgré un début hésitant

J’ai trouvé ce tome légèrement en dessous des précédents, même si j’ai fini par le dévorer et que je l’ai beaucoup apprécié. C’est principalement le début que j’ai moins aimé, sans doute parce qu’une partie de moi désapprouvait le choix de Rose. Et il y a quelques longueurs, il ne se passe pas grand-chose à la Cour. Néanmoins, après un certain grand évènement, tout prend une nouvelle perspective et l’intrigue s’emballe de nouveau, pour arriver à une fin explosive (même si je la connaissais, je me suis spoilée toute seule en lisant le résumé du tome 6…faites attention !)

L’amour et l’avenir

Ce tome se focalise d’une part sur l’avenir des uns et des autres. Lissa part visiter sa future université et Rose se demande quelle sera son affection de gardienne, à quoi va ressembler son existence. Le monde des Moroï lui-même est en pleine évolution, de grandes lois se discutent. D’autre part, les relations ont toujours la part belle. Christian et Lissa sont toujours fâchés, mais sans pouvoir renier l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre. Plus important, un triangle amoureux se met en place autour de Rose.

Les personnages

J’ai toujours autant d’affection pour Rose, mais pour la première fois, j’ai été en profond désaccord avec certaines de ses décisions. Jusqu’à maintenant, elle avait toujours fait passer l’intérêt général avant tous. Là, dès le début du roman, elle franchit une ligne jaune et les conséquences seront sans doute terribles. Lissa est davantage mise en avant, et elle montre une détermination inédite. Dimitri montre encore d’autres facettes. Quant à Adrian, il est juste merveilleux de compréhension et de patience, à sa place j’aurais secoué Rose plus d’une fois !

L’écriture

Concernant le style, la recette reste la même : simple, direct, avec des touches d’humour et de l’émotion qui surgit régulièrement (peut-être un peu moins que dans les autres tomes). Des descriptions qui permettent de se représenter l’action et un peu de sensualité. Bref, sans être exceptionnel, tout y est !

En quelques mots…

Ainsi, c’est un tome un peu en dessous des précédents pour moi, sans doute parce que j’ai perdu en partie mon osmose avec Rose, et qu’il y a quelques longueurs au départ. Mais Richelle Mead nous réserve son lot de surprise, joue encore avec nos émotions, et donne une nouvelle dimension à ses personnages masculins. Elle nous offre un final qui rend l’attente de la lecture du tome 6 assez insoutenable !

Note : 4/5

Stellabloggeuse


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Ce roman fait partie des challenges :


Challenge New PAL 2014 : 25/20




La Coupe du Monde des Livres : GOAL n°2 !

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« Il y a une grande différence entre des menaces de mort et une lettre d’amour, même lorsque l’expéditeur des dites menaces prétend vous aimer. Bien sûr, ayant moi-même tenté de tuer l’homme que j’aimais, je ne suis sans doute pas la mieux placée pour juger. »

 « Si seulement c’était si simple ! répondit-il en riant. Tu oublies que je suis sujet aux addictions de toutes sortes. Or je suis accro à toi, Rose. J’ai l’impression que je reviendrai toujours vers toi, quoi que tu puisses me faire. »


« Peut-être étais-je destinée à perdre l’un après l’autre tous les hommes que j’aimais. J’attirai brutalement son visage vers le mien et l’embrassai avec une ardeur qui le prit par surprise. Si j’avais appris quelque chose sur la vie et l’amour, c’était à quel point ils étaient fragiles, et qu’ils pouvaient s’achever à tout instant. Il était important de se montrer prudent, mais pas si cela devait nous faire passer à côté de ce que nous avions à vivre. Je décidai subitement que je ne passerais pas à côté de cet instant. »

mardi 24 juin 2014

Quantic Love, de Sonia Fernandez-Vidal : l’amour à l’épreuve des sciences (ou l’inverse)

[Hachette, 2013]

Avec les beaux jours, on ressent parfois l’envie de lectures légères. Pour ma part, c’est effectivement une période où j’ai davantage envie de lire des romances et des romans adolescents. Aussi, quand une collègue m’a suggéré Quantic Love de Sonia Fernandez-Vidal, je me suis laissée convaincre assez facilement !

Résumé

Laïla est une jeune espagnole de 18 ans, qui s’apprête à entrer à l’université. Plutôt douée pour les sciences, elle hésite entre les mathématiques et la physique. En attendant, elle va passer l’été au CERN de Genève (le centre de recherche atomique) en tant que serveuse. Entourée d’étudiants brillants et de scientifiques, elle se sent parfois très ignorante, et l’attitude arrogante de certains n’arrangent rien. Mais ses rencontres avec Alessio, un journaliste suisse italophone, avec sa colocataire Angie et avec Brian, l’un des scientifiques chargés des visites guidés, vont en faire un été inoubliable, qui pourrait bien la changer profondément…si elle ne se brise pas le cœur en chemin.

Côté romance

En ce qui concerne la romance, Laïla est rapidement confrontée à un incontournable triangle amoureux. Parmi les deux garçons qui lui plaisent, l’un l’attire physiquement et l’autre suscite rapidement des sentiments bien plus profonds. Mais des non-dits et des incompréhensions rendent la situation compliquée et le choix difficile. C’est plutôt bien mené, mais j’ai tout de même trouvé les sentiments de Laïla rapides et excessifs. Sans compter qu’elle joue avec les sentiments de l’un des deux garçons. Mais on se laisse emporter malgré tout.

Côté sciences

Mais le véritable intérêt de ce roman réside dans sa dimension scientifique, qui lui donne un côté original et qui m’a vraiment intéressée. Sans elle, j’aurais attribué à ce roman une note moyenne. N’ayez pas peur, il n’y a pas de quoi vous prendre la tête et vous arracher les cheveux ! Les théories scientifiques sont abordées en toute simplicité et expliquées de manière ludique, grâce à des anecdotes amusantes. On rencontre des chercheurs passionnés par leur métier et quelques points de débat, notamment sur l’application militaire des recherches scientifiques.

Les personnages

Laïla est une jeune fille intelligente en pleine construction. Elle s’interroge sur son avenir et attend de son séjour qu’il l’aide à le façonner. Alors qu'elle attire naturellement les gense, elle manque cruellement de confiance en elle, ce qui complique considérablement les choses. En revanche, je n’ai pas aimé sa manière « d’utiliser » l’un des personnages masculins, et je lui en veux un peu pour cela. Angie, sa séduisante colocataire à la tête bien pleine, m’a beaucoup plu, c’est quelqu’un d’extraverti et de profondément gentil. Du côté des garçons, Alessio a beaucoup de charme et s’avère être quelqu’un de bien. Quant à Brian, c’est un garçon secret et complexe, mais dont j’ai trouvé le passé « traumatisant » assez caricatural.

L’écriture

Concernant l’écriture, il n’y a rien de particulier à en dire. La narration est faite à la première personne, dans un style simple et direct, pas trop châtié. La lecture est fluide et agréable.

En quelques mots…

Ainsi, malgré des sentiments un peu « too much » et un triangle amoureux dont certains aspects m’ont déplu, « Quantic love » est une romance légère et agréable à laquelle on se laisse volontiers prendre, d’autant plus que sa dimension « scientifique » lui donne de l’originalité et de l’intérêt. A lire dès 13/14 pour rêver un peu !

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie du challenge :



La Coupe du Monde des Livres : GOAL n°1 !
(avec un défenseur !)

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 « -Oui, tu es nul, tu as bien raison de le dire ! J’en ai ras-le-bol que tout le monde me traite comme une attardée parce que je ne sais pas comment résoudre l’équation de Schrödinger, ce qu’est le boson de Higgs, ni à quoi ressemblent les brisures de symétrie. Mais je sais une chose : je m’en fiche ! Je ne veux pas être comme vous : vous avez l’intelligence émotionnelle d’un enfant de quatre ans ! »

« En physique quantique, selon le principe de superposition, tout ce qui est possible se produit simultanément. La réalité n’est pas définie, ce n’est qu’un méandre de possibilités. Ce sont, en quelque sorte, de multiples réalités en puissance. C’est quand ut décides de les observer que l’une d’elle se définit comme réalité. »


« Si le noyau d’un atome était une balle de ping-pong et qu’on la plaçait au centre d’un terrain de foot, les électrons seraient plus petits qu’une tête d’épingle et tourneraient en orbite dans les gradins. Tout le reste n’est que du vide, comme dans la tête des garçons. »

samedi 21 juin 2014

Tobie Lolness, tome 2, de Timothée de Fombelle : Les yeux d'Elisha

[Gallimard Jeunesse, 2007]

*Attention, il s'agit du second tome d'une saga, présence de spoilers sur le tome précédent*

Un peu plus d'un an après avoir découvert le premier tome de « Tobie Lolness » de Timothée de Fombelle, il était temps pour moi de découvrir le second et dernier tome de cette série dont j'avais beaucoup apprécié l'univers, les personnages et le style.

Résumé

Après une absence prolongée, Tobie Lolness est de retour dans l'arbre, accompagné de Jalam et Tête de Lune. Il doit essayer de sauver les siens, ses parents qui sont aux mains de Jo Mitch, et Elisha qui est la captive de Léo Blue, qui souhaite l'épouser. Pendant ce temps, dans le cratère, Sim Lolness et tous les vieux savants fomentent leur évasion. Parviendront-ils à échapper à Jo Mitch et Léo Blue ? L'arbre connaîtra-t-il un nouveau printemps ?

Un propos moins écolo

J'ai trouvé ce tome plaisant, mais un peu en dessous de son prédécesseur. Le propos écologique m'a semblé beaucoup moins présent, ce tome est davantage axé sur les péripéties vécus par les différents personnages, l'aventure prend clairement le pas sur la réflexion. De même, la fantaisie m'a parue un peu moins mise en avant, mais elle est toujours présente et nous surprend lorsqu'on s'y attend le moins.

Un tome bien mené

On suit de nombreux personnages, dont les intrigues parallèles, émaillées de nombreux rebondissements, s'entrecroisent et finissent par se rejoindre De ce côté-là, c'est très bien fait, c'est un roman vraiment bien mené. Et ce même si, encore une fois, la manière dont les personnages se sortent de certains situations est un peu tirée par les cheveux.

Les personnages

Les personnages restent très attachants, et en particulier Tobie qui est à la fois malin et courageux, même si ce tome est un peu moins centré sur sa personne. J'ai aussi beaucoup apprécié Tête de Lune, un sacré petit garçon, loyal et qui n'a pas froid aux yeux. Elisha conserve son mystère, même si on en apprend un peu plus sur son histoire familiale. Quant à Sim Lolness, il nous fait toujours profiter de sa sagesse et de sa bonté. Il y aurait beaucoup d'autres personnages à citer, mais je préfère vous laisser les découvrir.

L'écriture

Le style de Timothée de Fombelle est toujours aussi agréable. Il continue à s'amuser avec le langage et à détourner des expressions. Il insuffle une bonne dose d'humour à son intrigue. Enfin, les descriptions et les illustrations (de François Place) qui accompagnent la narration nous permettent toujours de visualiser les événements et les décors.

En quelques mots...

Ainsi, j'ai été un peu moins charmée par ce second tome qui est davantage un roman d'aventure et dont le propos écologique passe en arrière plan. Néanmoins, j'ai retrouvé avec grand plaisir l'univers de l'arbre et les personnages, dont les péripéties sont bien menées. Tobie Lolness est une série à conseiller à tous les amoureux de la nature qui possèdent ou qui ont gardé une âme d'enfant.

Note : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« Tobie se remit à espérer ...
Léo n'avait pas le visage de quelqu'un qui vit avec Elisha
[...] Il n'avait pas l'air de celui qui peut toucher la poudre de papillon que lui laisse sa robe verte sur les genoux, de celui qui peut entendre la voix un peu brisée d'Elisha, ses rires en grelot, le frou-frou de ses pas, et tout le reste.
Le regard de Léo n'était pas le regard de quelqu'un qui avait tout ça pour lui, chaque jour et pour toujours.
- S'il avait vraiment cette chance-là, il sauterait, il danserait, il volerait. Il ferait fondre la glace, pensa Tobie. »

« On connaît la réputation des bûcherons. Le moins que l'on puisse dire est qu'ils ont du mal à aborder avec sincérité les sujets sensibles. Eux-mêmes se moquaient parfois de ce qu'ils appelaient leur "langue des bois". L'expression s'est ensuite transformée en "langue de bois" et s'est répandue bien au-delà de leur corporation. »

mardi 17 juin 2014

The luxe, d’Anna Godbersen, tome 4 : Vénéneuses

[Albin Michel, 2011]

*Attention, il s’agit du quatrième tome d’une saga, présence de spoilers sur les tomes précédents*

« The luxe » d’Anna Godbersen est une série qui monte en puissance au fil des tomes. Le premier tome pose le décor et esquisse les personnages, il comporte des longueurs. Le second tome est plus prenant et surprenant, et le troisième tome a véritablement addictif, le destin de chaque personnage a son intérêt. Aussi, j’avais hâte de les retrouver dans ce dernier volume et de connaître le fin mot de l’histoire ! J'ai lu ce 4e tome en compagnie de ma chère Stellade pour mon plus grand plaisir.

Résumé

Diana mène une vie de femme libre à Cuba, où elle cherche Henry qui s’est enrôlé dans l’armée. Mais quand elle le retrouvera, New York aura tôt fait de les rattraper. Elizabeth attend son premier enfant sous le regard bienveillant de son nouveau mari, mais son esprit est troublé par un certain nombre de choses. Lina est désormais une femme riche et brille au firmament de la bonne société. Il ne manque à son bonheur que l’amour de Leland, mais ses secrets pourraient compromettre sa réputation. Quant à Penelope, la sauvegarde de son mariage lui paraît beaucoup moins importante lorsque son regard se pose sur le prince de Bavière…

Une première partie optimiste

Ma lecture du troisième tome était encore fraîche, je n’ai donc eu aucun problème à me replonger dans l’ambiance de cette saga. Le début du roman nous offre un peu de dépaysement, l’auteure nous emmenant à Cuba, alors fraîchement sous domination américaine. Néanmoins l’essentiel de l’intrigue se déroule dans les salons de Manhattan. La première partie du roman se déroule bien pour quatre de nos personnages qui semblent sur le point d’obtenir ce qu’ils veulent, mise à part Penelope qui se trouve en difficulté.

Un final surprenant

Mais au milieu du roman, les coups de théâtre s’enchaînent, et je dois dire qu’une fois de plus, l’auteure a réussi à me surprendre. Les personnages prennent des chemins inattendus, et chacun bénéficie d’une fin appropriée, pas forcément rose bonbon mais cohérente. J’ai été particulièrement comblée par la fin offerte à l’un des personnages féminins, je ne vous dirai pas lequel pour ne pas influencer votre lecture ! Avec ce final, on réalise que cette saga est une véritable critique du microcosme de Manhattan au début du XXe siècle, de cette société emprisonnée dans une gangue de bonnes manières et d’ostentation, alors qu’en Europe les femmes commencent à prendre leur destin en main.

Les personnages

Certains personnages restent fidèles à eux-mêmes. Ainsi, Penelope cherche toujours à obtenir la position la plus aisée possible et à se trouver au centre de l’attention. Le lecteur n’attend qu’une chose, qu’elle se casse les dents sur son nouveau rêve ! Elizabeth  est toujours aussi douce et garde un certain sens des convenances, même si elle met désormais les sentiments au premier plan. C’est le personnage que j’ai préféré dans ce dernier tome, et je me suis beaucoup inquiétée pour elle. Mais d’autres personnages changent. Lina commence à comprendre que certaines choses importent plus que les fêtes et le prestige. Diana réalise qu’elle veut être maîtresse de son destin et que la société dans laquelle elle est née ne lui convient pas. Henry est le personnage qui subit l’évolution la plus importante, j’ai été un peu triste pour lui en réalisant qu’il était avant tout un petit garçon en quête de l’approbation de son père.

L’écriture

Le style est dans la lignée des trois tomes précédents, minutieux en ce qui concerne les descriptions des toilettes, des intérieurs et des paysages, fluide et agréable de manière générale. Les chapitres sont toujours introduits par de petits extraits intéressants. Enfin, l’émotion est là, régulièrement.

En quelques mots…

Ainsi, The Luxe est une série très plaisante à laquelle ce quatrième tome offre une fin cohérente. On s’est attaché peu à peu à tous les personnages, qui ont chacun évolué à leur manière. Si la haute société New yorkaise est d’abord source de rêve, on comprend peu à peu que les gens n’y sont pas libres, et particulièrement les femmes sans cesse menacées de la perte de leur honneur. C’est une série que je recommande volontiers pour la détente, pour quelques heures d’évasion, on change vraiment de monde et c’est un plaisir.

Note : 4/5

Stellabloggeuse

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Ce roman fait partie des challenges :



Challenge New PAL 2014 : 24/20

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« Le bateau tanguait et, à quelques distance derrière eux, sur le pont, les deux soldats observaient le spectacle des amoureux serrés l’un contre l’autre sur la rambarde, au risque de tomber par-dessus bord. Mais Diana ne s’était jamais sentie aussi stable, aussi sûre. Son mal de mer avait complètement disparu, et elle se dit qu’elle devait être beaucoup plus âgée maintenant, pour s’être rendu compte, si clairement, que les hommes, contre toute attente, représentaient le sexe faible. Même un garçon comme Henry était fragile dans des circonstances comme celles-ci, et elle prit conscience que c’était elle  qui devrait être courageuse et envisager la suite des évènements. »


« Ici, vous seriez une charmante épouse que tout le monde oublierait un jour. Là-bas, vous vous accomplirez, vous deviendrez vraiment vous-même. Prenez-le comme venant de moi, je vous le dis, aucun américain ne peut vraiment se réaliser, comprendre qui il est vraiment, ni le pays dans lequel il vit, tant qu’il reste là, au cœur de ce chaos, de cette trépidation, emporté dans le tourbillon de ces rapports humains tumultueux. Tout cela l’empêche de saisir l’essentiel. »

samedi 14 juin 2014

Un homme effacé, d'Alexandre Postel : une erreur judiciaire aux terribles conséquences

[Gallimard, 2013]

Je vais vous présenter aujourd'hui l'un des romans sélectionnés pour le Festival du Premier roman de Chambéry 2014 (qui a eu lieu fin mai), un titre qui a reçu par ailleurs le prix Goncourt du Premier roman en 2013 : Un homme effacé, d'Alexandre Postel.

Résumé

Dans la ville de L**, Damien North mène l'existence paisible d'un professeur de philosophie à l'université. Veuf depuis de nombreuses années, son quotidien se résume à ses cours, les petites querelles intestines entre professeurs et son jardin. Jusqu'au jour où la police frappe à sa porte, l'accusant d'avoir téléchargé des images pédopornographiques sur son ordinateur. Il se sait innocent, mais les preuves sont accablantes et la machine judiciaire s'emballe, appuyée par la rumeur populaire. Il s'efforce de prouver son innocence, mais sa vie ne sera plus jamais la même.

De l'erreur judiciaire à la perte d'identité

Ce roman montre comment, du fait de l'existence d'une preuve matérielle, un innocent se retrouve pris dans le système judiciaire, broyé par ce dernier et accablé par la rumeur publique. En effet, la suspicion de pédophilie qui pèse sur Damien amène tout son entourage à le considérer d'un autre œil et à réexaminer les souvenirs qu'il avait de lui. Ainsi, c'est toute son identité que l'on déconstruit peu à peu et que l'on reconstruit en la déformant. Le plus effarant étant que lui-même en vient, peu à peu, à se regarder comme un coupable. C'est donc l'amertume et la colère qui dominent, puis la résignation, et ce jusqu'à la fin.

Des thèmes de société

Le roman est ancré dans une ville qui n'existe pas, l'action se situe dans une société fictive qui emprunte au système américain (avec notamment la possibilité du plaider coupable) et au système français. L'auteur en profite pour aborder des sujets de société actuels, ou qui pourraient le devenir. Notamment les dangers d'Internet, ou l'impuissance du système judiciaire à prévenir la délinquance sexuelle et à empêcher la récidive, mais pas seulement, puisqu'il s'intéresse aussi au système universitaire. Ainsi, beaucoup de thèmes sont balayés et l'on trouve dans ce roman des réflexions intéressantes, mais on passe très vite dessus, j'aurais souhaité un peu plus de profondeur.

Les personnages

Damien North n'est pas un personnage particulièrement attachant. C'est une personnalité assez taciturne, un brin cynique. Au début du roman, il montre un peu de mordant, mais il devient rapidement passif. Évidemment on peut le comprendre, c'est quelqu'un qui a perdu tous ses repères et son identité. Mais tout cela manque un peu de « tripes » pour que le lecteur soit ému et emporté par l'histoire.

L'écriture

Le style d'Alexandre Postel est agréable, on sent que c'est quelqu'un qui a l'habitude d'écrire, même s'il s'agit là de son premier roman publié. Il fait dans la sobriété et la lecture ne rencontre pas d'obstacle particulier. Il réussit à nous plonger dans la tête de son personnage et propose des images intéressantes.

En quelques mots...

Ainsi, c'est un premier roman réussi que nous propose Alexandre Postel, qui nous montre comment un homme peut perdre jusqu'à son identité suite à un malentendu. L'ensemble est bien mené et bien écrit, et comporte des réflexions intéressantes, mais manque à mon goût de profondeur et d'émotions.


Note : 3,5/5

Stellabloggeuse
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« En effet, il n'y a rien de faux dans votre commentaire, je vous l'accorde. Mais ce n'est pas pour autant qu'il y a du vrai. Entre le faux et le vrai, il y a un espace qui est celui de l'apparence du vrai. C'est l'espace de l'imposture, de la séduction, de l'opinion, de la bêtise aussi. L'apparence du vrai, c'est le cauchemar de la vérité. »

« Sur le papier, rien ne nous différencie : deux pédophiles, deux pauvres pervers dont les protestations d'innocence ne trompent ni ne surprennent personne. 85% des pédophiles sont dans le déni, disait le commissaire. Pourquoi paraîtrais-je moins coupable que lui ? La société porte sur nous le même regard. La preuve, c'est qu'elle nous enferme dans la même prison. »

« Il n'avait encore rien dit depuis qu'il avait ouvert la porte de sa chambre. Tout s'était passé comme dans un de ces rêves confus, rapide et avortés que l'on fait entre deux sonneries du réveil-matin, lorsqu'on dort moins qu'on ne fuit le jour qui vient. »

jeudi 12 juin 2014

Challenge - Coupe du monde des livres

Bonjour bonjour! 

Voici un billet qui n'était pas prévu ! Je viens de découvrir le petit challenge lancé par Cajou à l'occasion de la Coupe du monde de football (qui débute aujourd'hui, pour ceux qui vivraient dans une grotte) et j'ai été complètement séduite par son concept, que voici :



Ce « challenge-qui-n’en-est-pas-vraiment-un » consiste tout simplement à créer votre équipe parfaite de 11 livres pour ce mois de Coupe du Monde :
Le gardien de but : THE roman que vous voulez à tout prix lire, celui qui n'a pas le droit de passer à travers les mailles du filet des profondeurs de votre PAL
Les attaquants : les 4 romans de votre PAL que vous voulez ABSOLUMENT lire
Les milieux de terrain : les 3 romans de votre PAL que vous avez envie de lire juste après
Les défenseurs : les 3 romans que vous n’avez pas encore dans votre PAL mais que vous voudriez vous offrir -sans attendre le Mercato- pour parfaire votre équipe
  
Voici donc mon équipe, ma "dream-team" :

 Mon gardien de but

La complainte d'Irwam, d'Anna CombellesMon avis
Un livre qui dort dans ma PAL depuis bien trop longtemps ! 

Les attaquants
   


Vampire academy, tome 5, de Richelle Mead : Lien de l'espritMon avis
Irrésistible attraction, de Simone Elkeles. En cours de lecture
Les mondes d'Ewilan, tome 2, de Pierre Bottero : L'oeil d'Otolep
Les héritières de Rome, de Kate Quinn

Mes 3 milieux de terrain
  


Soeurs sorcières, tome 1, de Jessica SpotswoodMon avis
Inventaire après rupture, de Daniel Handler
Vampire academy, tome 6, de Richelle Mead : Sacrifice ultime (oui, cette série est mon obsession du moment, et alors ?)

Et mes 3 défenseurs

  
 



Night School, tome 4, de CJ Daugherty : Résistance
Quantic Love, de Sonia Fernadez-VidalMon avis
L'appel du coucou, de Robert Galbraith (alias JK Rowling)
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L'équipe est fin prête, rendez-vous mi juillet après la Coupe du Monde pour compte les buts !

Merci à Cajou pour cette idée très sympa ! Les équipes des autres participants sont recenséesici, sur son article dédié au challenge.

Score actuel : 4 GOAL