mercredi 6 novembre 2013

Le journal malgré lui de Henry K. Larsen : un roman prenant et émouvant

[Hélium, 2013]

Les adolescents ont eux aussi leur rentrée littéraire, et c’est avec délices que je me suis plongée dans l’un des titres parus ces dernières semaines : Le journal malgré lui de Henry K. Larsen, de la canadienne Susin Nielsen.

Résumé

Henry, un jeune collégien de la région de Vancouver se voit « forcé » de commencer un journal intime. En effet, suite à des évènements traumatisants en lien avec son grand frère Jesse, il a commencé une psychothérapie. Henry doit également faire face à des kilos en trop et à son arrivée dans une nouvelle ville et un nouveau collège. Il nous raconte avec beaucoup d’humour et de légèreté un quotidien pas toujours facile et surtout, il reprend le fil de ses souvenirs pour en venir peu à peu à évoquer ça, cet évènement qui a fait basculer sa vie.

Le quotidien d’un collégien

L’histoire nous est donc contée sous la forme d’un journal intime, celui de Henry qui commence par nous relater son quotidien de collégien. Il arrive dans un nouvel établissement en cours d’année, les « clans » sont déjà formés et son surpoids ne lui donne pas confiance en lui. Il va pourtant trouver sa place dans un groupe de jeunes « décalés », qui ne correspondent pas aux canons du collégien branché. Il noue peu à peu des amitiés avec eux, et avec ses voisins de palier. Enfin, il suit avec passion la Ligue planétaire de catch. J’ai pris plaisir à ce quotidien tout simple, souvent drôle et bien raconté.

Le thème du harcèlement

Mais tout ne peut pas être si simple, et le drame vécu par Henry le hante tout au long du roman. Nous en apprenons peu à peu la teneur, même si l’un des éléments ne nous est délivré qu’à la toute fin de l’histoire. Henry tente donc de se reconstruire. Après une période de fermeture où la nourriture est son seul réconfort, il accepte peu à peu d’ouvrir la porte sur ses souvenirs et de laisser ses émotions l’envahir. Il tente tant bien que mal de recoller les morceaux de sa famille. Sans en dire trop, sachez que le thème du harcèlement à l’école est très présent et que l’auteur en restitue bien l’engrenage, l’escalade de la violence favorisée par le silence des victimes.

Les personnages

Henry est un personnage attachant, que l’on a envie de protéger. Il se montre fort et essaie de tenir ses émotions à distance, de se construire une carapace d’autodérision, mais il ne peut cacher ses failles. Il a une évolution très intéressante, son propre regard sur les autres change au cours de l’histoire. Autour de lui, beaucoup de gens sympathiques : le « pot de colle » Farley, Alberta la malpolie, les voisins un peu envahissants. Chacun a sa personnalité bien marquée et un rôle à jouer dans le vie de Henry.

L’écriture

J’ai apprécié le style de l’auteure, qui a su se mettre à la place d’un adolescent. Les mots utilisés sont crédibles dans la bouche d’un collégien, sans que le style ne soit trop relâché, l’écriture est bien dosée. On oscille sans cesse entre l’humour et l’émotion, et j’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture.

En quelques mots…

Ainsi, c’est un petit roman adolescent qui m’a fait passer un très bon moment, et que j’ai eu du mal à lâcher en cours de lecture. Le thème de fond du roman est difficile, mais l’auteure l’aborde très habilement avec un mélange d’humour et d’émotion. Je me suis facilement attachée à Henry et j’ai suivi son évolution avec beaucoup d’intérêt. Un très bon titre de la rentrée littéraire ado !

Note : 4/5

Stellabloggeuse

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« Quand on est petit, on peut se balader tant qu’on veut la braguette ouverte. On peut dire aux gens toutes les choses bizarres que l’on sait. On peut chanter en public. On peut aller au parc avec un collant blanc par-dessus son pantalon et se prendre pour le Danois ou n’importe quel autre champion de la Ligue planétaire de catch. Je le sais, parce que Jesse et moi le faisions tout le temps, avant. Mais quand on grandit, tout change. On apprend qu’il est préférable de passer inaperçu. Je sais que je ne peux rien changer à mes cheveux bêtement roux ni à mes bêtes tâches de rousseur. En revanche, je peux éviter de me faire remarquer. »

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