[Nathan, 2012]
*Attention, il s’agit du second tome d’une saga : risque de spoilers sur le tome précédent*
Résumé
La guerre entre les différentes factions a eu des conséquences terribles : les Altruistes sont décimés, les Audacieux divisés, les Sincères et les Fraternels invités à choisir leur camp. Quant à Tris, elle est traumatisée par la mort de ses parents et celle de Will, dont elle est responsable, au point de ne plus pouvoir tenir une arme à la main. Sera-t-elle assez forte pour déjouer les plans des Erudits et découvrir le grand secret qui est à l’origine du conflit ? Parviendra-t-elle à se pardonner et à accepter l’amour de Tobias ?
Une suite à la hauteur du premier tome
Après mon coup de cœur pour le premier tome, j’avais un peu peur d’être déçue. J’ai été vite rassurée : cette suite est tout aussi rythmée et addictive que le tome précédent. Il est également encore plus sombre et violent, les combats se succèdent et occasionnent leur lot de morts. La tension est forte, les personnages élaborent diverses stratégies pour parvenir à leurs fins, et Tris tente de distinguer ses amis de ses ennemis. Ce tome approfondit l’univers au sein de la ville, accordant davantage d’attention aux autres factions. Concernant la romance, tout n’est pas rose pour le couple formé par Tris et Tobias, leur confiance mutuelle est mise à l’épreuve. Mais c’est un couple qui « fonctionne », l’auteure a su créer une alchimie entre eux.
Quelques bémols
Néanmoins, j’ai eu quelques regrets à la lecture de ce tome. Tout d’abord, il n’y a aucun rappel du tome précédent, ni au début, ni au fil des pages, mises à part quelques allusions. Ayant lu le tome précédent un an avant, j’ai parfois eu du mal à replacer certains personnages ou évènements ! Cela donne l’impression que l’auteure a écrit son histoire d’une traite, avant de la couper en trois tomes. Bref, si vous le pouvez, je vous conseille de relire d’abord le premier tome ! Selon bémol, le mystère concernant ce qui se trouve en dehors de la ville reste entier, et la fin est très frustrante puisqu’elle soulève plus de questions qu’elle n’en résout. L’univers reste donc à développer dans le troisième tome.
Les personnages
Le personnage de Tris me plaît toujours autant et porte cette saga sur ses épaules. Elle est pourtant différente, à la fois fragile et têtue, traumatisée, en somme. Mais quels que soit ses choix et même si je n’ai pas toujours été d’accord avec elle, j’ai toujours compris ses raisons et ce qui la guidait. Une fois de plus, Tris n’est pas parfaite mais elle est profondément humaine, c’est ce que j’adore chez elle.
Quant à Quatre, qui se fait désormais appeler plus volontiers Tobias, nous apprenons à mieux le connaître. C’est un personnage on ne peut plus séduisant, solide et fort, rassurant, fin psychologue, drôle à ses heures. Un concentré de prince charmant. Son impuissance face à la détresse de Tris m’a touchée. Pour le reste, nous retrouvons d’anciens personnages, en découvrons de nouveaux, tandis que certains s’avèrent être des traîtres, mais je ne peux pas dire grand-chose à ce sujet sans vous spoiler !
L’écriture
L’écriture de Veronica Roth est toujours aussi plaisante et efficace. Elle sait doser les dialogues, descriptions, introspections. Elle alterne avec aisance scènes de combats et moments plus intimistes, parvenant à créer une sensualité très convaincante entre Tris et Tobias. Enfin, c’est indéniable, elle sait manier le suspense, à nos dépens !
En quelques mots…
J’ai donc adoré ce second tome, tout aussi prenant et addictif que le premier. Tris et Tobias forment l’un de mes couples littéraires préférés, et j’ai hâte de savoir ce qui va leur arriver. Quelques légers bémols empêchent cette suite d’être un coup de cœur plein et entier, mais j’attends du dernier tome que ces défauts disparaissent. Et surtout, j’ai hâte !
Note : 4,5/5
Stellabloggeuse
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Ce roman fait partie des challenges :
Challenge ABC 2013 : 9/26
Big challenge 2013 : 5/26
Challenge Bouge ta PAL ! : lecture n°25
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« J’ouvre les yeux pour fixer les débris de la chaise, à peine visibles tout en bas sur le trottoir. Pour la première fois, il me semble que je comprends Al. Je suis fatiguée d’être Tris. J’ai commis des choses horribles. Je ne peux pas les effacer et elles font désormais partie de moi. La plupart du temps, j’ai l’impression de me résumer à ça.
Je me penche en avant en me retenant d’une main au cadre de la fenêtre. Encore quelques centimètres et mon poids me tirerait vers le bas. Je ne pourrais plus l’arrêter. »
« -Ça n’est pas toujours facile d’être avec toi, ris, murmure-t-il en évitant mon regard.
J’ai envie de répondre que je le sais, et que je ne serais jamais sortie de cette dernière semaine sans lui. Mais je me contente de le fixer, en sentant mon cœur battre à mes tempes. Je ne peux pas lui dire que j’ai besoin de lui. Je ne peux pas avoir besoin de lui, point final. Ou plus précisément, on ne peut pas avoir besoin l’un de l’autre, parce qu’on ne peut pas savoir combien de temps on va tenir l’un comme l’autre dans cette guerre. »
« J’ai lu quelque part que le fait de pleurer défie toute explication scientifique. A priori, les larmes ne servent qu’à lubrifier les yeux. Il n’y a pas de raison biologique pour que les émotions commandent une surproduction des larmes.
Moi, je crois que nous pleurons pour exprimer la part animale qui est en nous sans renoncer à notre humanité. Parce que, en moi, il y a une bête qui gronde et qui grogne et qui se bat pour retrouver la liberté, retrouver Tobias et, par-dessus tout, rester en vie. Et quoi que je fasse, je ne peux pas la tuer. Alors je pleure, le visage entre les mains. »